Carnets sur sol

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dimanche 12 avril 2015

Antonín DVOŘÁK – le millefeuille de Rusalka – II – Rusalka, fille du Rhin


3. Reflet public de Dvořák

Dvořák, comme bien d'autres compositeurs célèbres, est imparfaitement connu – car imparfaitement documenté par le disque (pas dans l'absolu, mais dans ce qui est couramment disponible, ou même nommé comme important dans les ouvrages généralistes).

Pour tout le monde, Dvořák, c'est avant tout de la musique instrumentale (symphonique ou chambriste), une sorte de Brahms traversé de thèmes folkloriques : à la forme traditionnelle de la symphonie et du quatuor à cordes, à l'orchestration germanisante un peu épaisse et à la forme sonate généreuse s'ajoutent des mélodies entraînantes ou mélancoliques dont les couleurs modales évoquent, selon les cas, la Bohême ou la Nouvelle Angleterre.
Sur le même modèle que son aîné, il a aussi réuni des thèmes dans de courtes compositions de forme binaire ABA, orchestrées ou non, pour un pianiste ou deux : les Danses slaves, sur l'exact patron des inusables Danses hongroises.

Cela peut produire une musique à la fois particulièrement accessible (comme Schubert, sa séduction procède largement de ses mélodies très prégnantes) et moins nourrissante que d'autres qui dans les mêmes temps s'interrogent davantage sur l'orchestration, la structure, l'harmonie – même si Dvořák est tout sauf innocent dans ces matières. Moi-même, quoique admiratif des dernières symphonies (7 et 8 surtout), amateurs des derniers quatuors (10 en particulier), et tout à fait fanatique du Concerto pour violoncelle et du Requiem ne suis pas sans nourrir une involontaire pointe de condescendance sur cette musique « périssable » : comme chez Schubert, une fois la mélodie usée, il ne reste plus forcément beaucoup de découvertes à faire.
Ce n'est pas, le plus souvent, une musique structurelle, où les jeux et les nouveautés se découvrent au fil d'une fréquentation patiente – et cela explique aussi, pour partie, sa popularité : sa musique se livre tout entière, et vite. Qui, esthète sophistiqué ou amateur exclusif de musiques pour sunlights, résiste au final de la dernière symphonie ? Dans le même temps, la qualité de l'écriture est réelle, et lui laisse l'estime des gens informés.

Voilà à peu près l'image de Dvořák qui vient à l'esprit lorsqu'on mentionne son nom.

4. Une plongée dans les opéras de Dvořák

Comme seule Rusalka s'exporte hors de la République Tchèque (aire culturelle directe exceptée bien sûr, comme la Slovaquie ou l'Allemagne – dans ce dernier cas souvent en traduction pour les ouvrages plus rares), son style lyrique influe très peu sur ce qu'on peut spontanément se représenter de Dvořák. Et pourtant : son legs scénique est écrit dans un tout autre goût que le reste de sa production (même sacrée). Les mélodies y sont beaucoup plus fuyantes, et la matière musicale infiniment plus sophistiquée. Je vais seulement insister sur Rusalka, puisque c'était mon objet de départ – et, par la force des choses, son opéra que j'ai le plus écouté –, mais la différence est prégnante sur toute sa production dramatique, avec des variations de ton selon les formats bien sûr (entre Trvdé palice – « les têtes de mule » – et Jakobín, on voit bien l'écart des nécessités musicales…), mais toujours dans un univers très différent de sa production de « musique pure », moins immédiatement séduisant et accessible.

Avant cette Rusalka (écrite en 1900 et créée en 1901, une contemporaine de Tosca et Pelléas), d'assez nombreuses autres versions, quasiment toutes abandonnées de nos jours, ont existé ; parmi les compositeurs un minimum célèbres, on trouve des Ondine comme chez E.T.A. Hoffmann (1816, sur un livret de La Motte-Fouqué lui-même), J.P.E. Hartmann (1842, dans une atmosphère qu'on ne devine pas très inquiétante), ou plus tard un ballet de Henze (1957) ; et des Rusalki comme chez Dargomyjski (Dargomyzhsky : œuvre de 1856 abondamment et luxueusement servie au disque) ou comme dans le projet inabouti de Duparc.

Chez Dvořák, Rusalka intervient à la fin de sa vie : sur 12 compositions dramatiques (dont une musique de scène), il ne lui reste plus qu'à écrire Svatá Ludmila (Sainte Ludmila, « opéra sacré » composé et représenté en 1901) et bien sûr Armida, achevée en 1903 et représentée l'année de sa mort. Ce dernier opéra, d'une qualité musicale comparable, s'exprime d'ailleurs dans un langage très comparable à celui de Rusalka – avec une petite couleur militaire archaïsante en sus, évidemment. Pourquoi ne s'est-il pas imposé sur les scènes, mystère – probablement pour de mauvaises raisons, considérant qu'il n'y avait pas forcément de place pour deux opéras tchèques romantiques régulièrement représentés, et qu'Armida n'apportait pas les mêmes satisfactions en termes de dépaysement et de couleur locale. [Mais ne vous privez pas de l'écouter, il en existe en particulier un très bel enregistrement de Jiráček, libre de droits, avec Šubrtová.]

5. Sources musicales de Rusalka

Rusalka demeure une œuvre romantique, écrite et orchestrée dans des couleurs qui restent celui du romantisme d'Europe Centrale, même si, par rapport aux autres œuvres de cette mouvance, les harmonies et la transparence d'orchestration se révèlent, dans le détail, d'une qualité plutôt hors du commun. Mais en 1900, Dvořák n'était pas, et de loin, le seul à faire du romantisme amélioré – ni même parmi les meilleurs représentants de cette attitude.

En revanche, Rusalka se singularise fortement de la plupart des œuvres similaires par deux traits considérables.

¶ Les références au folklore. Le thème littéraire s'y prête à merveille, et l'œuvre laisse à plusieurs reprises la possibilité aux personnages de donner une chanson soudainement plus simplement mélodique, que ce soit le jeu des willis dans les eaux (« Hou, hou, hou », l'équivalent du « heija » des Rheintöchter), les incantations de Ježibaba (« Čury mury fuk ») ou la chanson mélancolique de l'Ondin à l'acte II.
Les couleurs modales et l'orchestration aussi y concourent : témoin cet étrange unisson entre flûtes et clarinettes, souvent utilisés au cours de l'opéra et qui, pour des raisons organologiques qui m'échappent, créent une sorte de battement (cela sonne toujours un peu faux, comme si les deux timbres, en fusionnant, repoussaient des harmoniques hors de la note jouée), à la manière d'orchestres de plein air traditionnels – évoquant immanquablement, par leur instabilité translucide, des sons archaïques de temps reculés.


Le début de Rusalka par la Philharmonie Tchèque dirigée par Vaclav Neumann. C'était encore plus spectaculaire lors de la première du spectacle dirigé par Hrůša à l'Opéra de Paris, et systématiquement à chaque alliage des flûtes et des clarinettes – or les grands orchestres d'aujourd'hui de ce niveau sont capables de jouer parfaitement justes au chouillaïème près. La cause, je ne puis le dire (peut-être la chauffe inégale des deux instruments).


¶ Plus étonnant vu l'image qu'on se fait de Dvořák (en tant que décalque de Brahms, on se le représente comme un amateur de musique pure et de traditions), l'usage assez étendu de leitmotive dont les plus prégnants, empreints de modes typés (comme dans l'extrait ci-dessus) sont attachés à l'humanité de Rusalka et à son malheur… Sans se dissimuler vraiment, ils subissent de jolies modifications d'orchestration et servent plutôt de ponctuation, comme une respiration qui exprime un état d'âme muet du personnage.
Plus déstabilisant encore, des atmosphères et des harmonies qui semblent par moment empruntées à Wagner : comme sortis d'un intermède perdu de l'acte I de Tristan


ou d'une réplique de Gurnemanz.


L'Ondin, peu avant la Romance à la Lune.


Ce mélange entre grand (quasi-post-)romantisme, typicité tchèque et influences wagnériennes participe de l'intérêt renouvelé de la partition – que je trouve personnellement moins immédiatement impressionnante que Dalibor de Smetana (ne serait-ce que la force dramatique et la générosité mélodique), mais qui révèle en réalité bien plus de richesses à la lecture et à la réécoute.

Après ce bref éloge, je vous laisse avec un détail que je trouve difficile à entendre au disque (pour ceux qui veulent remettre en cause mon système de reproduction, la porte est par là _[]), mais qui explique la différence de caractère (pas seulement du fait du chant et de l'harmonie) entre les deux thèmes de la Romance à la Lune : la voix est en réalité intégralement doublée à la trompette à ce moment (jusqu'aux petites notes de goût).



Parmi les prochains projets de notule, une présentation des caractéristiques de l'école tchèque de chant – l'une des très rares à demeurer non seulement singulière, mais en plus très fidèle à son passé – est à l'étude.

[Carnet d'écoutes n°72] – « Préludes » à la Philharmonie (Medtner), les jeunes générations de liedersänger, l'avenir du lied à Paris (Jeff Cohen)


« Préludes » à la Philharmonie de Paris

Nos lutins intrépides ont testé pour vous : les Préludes de l'Académie de l'Orchestre de Paris. Avant certains concerts de l'Orchestre de Paris, à 18h, des concerts gratuits de musique de chambre (ouverts même à ceux qui n'ont pas de billet) sont proposés.

¶ Le concept est très sympathique, mais reste bizarre : pourquoi si tôt ? Le concert débute vraiment à l'heure (j'ai été refusé à 18h01 lors de mon premier essai !), et (chose très raisonnable) ils ne laissent pas entrer les retardataires après l'œuvre complète (jamais entre les mouvements). Ce qui met déjà une certaine pagaille, les aspirants étant nombreux, la salle parfaitement obscure (et encore peu familière), et les jeunes artistes pressés de reprendre.
Je suppose que le principe doit être d'inciter les gens à arriver bien avant le spectacle pour consommer dans le quartier, mais vu qu'il y a encore fort peu d'offre congruente avec le public, on ne voit pas trop à quoi cela peut servir. Évidemment, à l'intérieur, essentiellement des têtes chenues – qui d'autre peut arriver à 18h exactes à une extrémité de Paris où le travail n'abonde pas ?

¶ Corollaire : essentiellement des habitués et des passionnés (pour l'ouverture, une fois encore, on repassera, ce n'est pas la martingale). Personne ne tente d'applaudir entre les mouvements – alors même que la sonate de Medtner n'est pas jouée en entier et que son premier mouvement est subdivisé : il y avait de quoi s'égarer en toute bonne foi ! Qualité d'écoute excellente.

¶ L'acoustique de la Philharmonie, même au parterre, reste nettement réverbérée, ce qui n'est pas idéal pour la musique de chambre. Mais même du fond du parterre, on entend bien.

¶ Pour ma part, entendu la Première Sonate pour violon et piano de Medtner par le Duo Tokyo issu du CNSM : Keisuke Tsushima (violon) et Jean-Michel Kim (piano). C'est une œuvre qui doit beaucoup aux Français par rapport aux standards de Medtner (plus dans une veine russe germanisée, sorte de Rachmaninov intellectuel). Le final (involontairement je suppose) sous forme de variations sur Une poule sur un mur est assez jubilatoire pour des oreilles françaises…
[Comme pour les pianistes de la classe de Jeff Cohen, je suis resté un peu étonné des phrasés très mécaniques et plats – on n'apprend pas l'accentuation des phrases au CNSM ? – du violoniste. Je n'avais jamais remarqué ça, jusqu'ici, chez les élèves du CNSM, qui m'avaient toujours paru très aguerris sur tous les plans, musicalité élémentaire incluse.]

Avantage considérable : les concerts (contrairement à ce qui était indiqué sur le site) durent 40 minutes maximum, ce qui permet ensuite d'aller entendre les classes du CNSM juste à côté, à 19h. [Ce que je fis.]

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L'avenir du lied à Paris – Classe de lied & mélodie de Jeff Cohen

Vous avez peut-être remarqué que, vu que le Châtelet a changé d'orientation, que Philippe Maillard et Gaveau n'offrent jamais beaucoup de choix en la matière, que l'Opéra de Paris direction Lissner vient de supprimer ses récitals Convergences, que le Théâtre des Champs-Élysées ne fait plus que des récitals d'opéra ou de baroque, que l'Auditorium du Louvre a supprimé sa composante vocale (et bientôt toute sa programmation musicale), que la Philharmonie et la Cité de la Musique ne font qu'un Winterreise de toute l'année… il ne reste plus guère d'endroits, hors concerts ponctuels dans des endroits confidentiels, où entendre du lied en Île-de-France, du moins dans les principales institutions. Seul l'Auditorium du musée d'Orsay semble résister (mais sa ligne est davantage tournée vers la mélodie française et européenne).

Si vous voulez en entendre, il faudra alors chercher, et le CNSM est un sûr refuge pour entendre de belles choses, plus originales (et souvent plus adéquatement chantées) qu'ailleurs.

Deux auditions mercredi et jeudi derniers. On y retrouvait notamment Benjamin Woh et Elsa Dreisig le premier soir.
Globalement déçu (pour la première fois aussi) par les pianistes accompagnateurs (son très terne, et phrasés d'un scolaire parfois ahurissant), je ne parlerai donc que de ceux qui m'ont fait bonne impression – il ne s'agit pas de dire du mal d'artistes qui débutent dans la carrière et prennent de leur temps pour accompagner du lied !

¶ Les programmes étaient beaucoup plus traditionnels qu'à l'accoutumée. Pas de langues rares (à part une mélodie suédoise de Sibelius par Dreisig), seulement allemand, français et anglais. Et côté compositeurs, pas de surprises non plus. C'est dommage, j'y avais entendu par le passé des mélodies espagnoles, portugaises, russes, japonaises…

Dania El-Zein (soprano lyrique léger : R.Strauss-Pfitzner-Poulenc), souffrante, n'a pas chanté.

Benjamin Woh (ténor lyrique léger : Mendelssohn, première moitié de Dichterliebe de Schumann, Duparc) conserve en permanence son placement formantique, qui lui donne sa projection et sa résonance. Il pourrait désormais oser élargir un peu le timbre, car la voix est un rien grêle et bridée en expression (on entend surtout la charpente, ce qui limite les inflexions expressives). Mais le lied est forcément plus difficile à habiter pour les ténors – ses qualités de netteté m'avaient fait une belle impression à l'opéra.

¶ J'avais vu Jean-Jacques L'Anthoën (baryton central : Dichterliebe en entier, Trois Verlaine de Debussy) crédité comme ténor sur un disque (et c'était un vrai ténor, assez translucide d'ailleurs), mais ce n'est pas possible – s'il a sans nul doute de la réserve en haut, il ne peut pas y avoir en deux ans cet écart de technique et de timbre, avec une assise grave très réelle. C'est son point fort et aussi son talon d'Achille : la voix dispose d'une belle largeur, et d'une émission très dynamique (sa voyelle optimale est le [i], donc un timbre très riche), qui lui permet à la fois une certaine gloire vocale et des qualités d'expression dans le lied.
En revanche, comme toute la voix est bâtie sur sa très belle résonance basse, l'aigu est difficile à négocier, surtout qu'il ne trouve pas le bon placement dans les nuances piano et perd alors son timbre (et force). En fin de parcours, le timbre ne convient pas du tout à la mélodie française et la voix détonne spectaculairement, parce qu'elle s'est fatiguée. Il reste encore du travail là-dessus avant de se lancer sur les scènes, mais dans des rôles un peu dramatiques où il faut chanter fort plutôt que de soigner la ligne, il aurait de très belles choses à dire.
Avec lui, Adam Laloum (encore étudiant, alors qu'il publie sur son seul nom des disques d'arrangements de Wagner ??) est le seul pianiste de la série à m'intéresser vraiment : le son n'est pas particulièrement glorieux, mais les phrasés sont astucieux, et il joue particulièrement bien du dégingandé des postludes de Schumann et des quinconces rythmiques, tout en faisant très clairement sonner les harmonies.

Aurélien Gasse (baryton-basse) ne s'est pas trop fatigué non plus pour choisir son programme (rien que de l'aisément recyclable !) : An die ferne Geliebte de Beethoven, six extraits du Winterreise de Schubert, et les deux sonnets de Cassou de Dutilleux. Son cas est très intéressant : la voix est très belle, très pure, comme formée sur un joli halo en [ô], et le grave naturellement sonore le sert très bien pour le lied. Il ferait aussi un très bon choriste. Mais je suis étonné, en réalité, qu'une technique de ce genre soit acceptée (sauf à sentir le potentiel et vouloir la rebâtir de fond en comble) dans une maison comme le CNSM qui prépare tout de même en priorité à l'insertion dans le milieu de l'opéra : son émission n'est pas à proprement une émission lyrique.
Il émet en mode non métallique (une sorte de « mécanisme 0 », une voix de poitrine sans les harmoniques formantiques habituelles qui permettent de projeter la voix), en faisant résonner le son uniquement dans la bouche, ce qui entraîne plusieurs caractéristiques en contradiction avec ce qu'on attend à l'opéra : la voix est peu projetée (dans Dutilleux, il est quasiment couvert par le piano !), les nuances fortes sont presque impossibles, la montée imprécise au delà du passage (la voix bouge sur les [i] au niveau du do3 ou du ré3, pour un baryton !), le souffle plus court (une émission pure demande beaucoup plus de souffle pour maintenir l'intonation), et l'instrument doit être beaucoup plus fragile.
Beaucoup d'amateurs utilisent ce mode vocal (par timidité essentiellement), qui produit de très belles choses de près (et, de fait, j'ai beaucoup aimé), mais qui ne permet pas de chanter des rôles solo d'opéra. Mozart, si (avec un peu de monochromie toutefois), mais guère au delà. Derrière un quatuor à cordes, vu que les harmoniques sont rares, on ne doit plus entendre grand'chose.
C'est à lui de faire un choix : dans des parties de basse (vu qu'il a de bons graves) dans des chœurs d'oratorio, il serait parfait (servi pas un beau potentiel naturel !). Dans de petits rôles d'utilités aussi. S'il aspire à être soliste dans le « grand répertoire », alors il lui faudra à peu près tout reprendre.

¶ Enchantement de retrouver Elsa Dreisig dans un programme thématique plus ambitieux autour du printemps (Hahn, Debussy, Weill, Duke, Poulenc, Sibelius, Schumann, Mendelssohn, Schubert, R. Strauss et Grieg !) : la voix est très exactement focalisée (peut-être un rien plus floue en français qu'autrefois, mais c'est pour y gagner des résonances poétiques façon Cotrubas), le timbre beau et l'expression ravageuse. Hexenlied de Mendelssohn est traité avec une fougue irrésistible, parcourant toutes les nuances de l'effroi et du grotesque, sans jamais tomber dans l'excès ; et, comme à chaque fois, ses extraits de musical (« Green up Time » de Love Life et « April in Paris »), chantés dans un style absolument exact (tout en voix de poitrine, avec la rigueur de la formation lyrique, mais un timbre et un accent noirs totalement dans le ton) : j'ai cru voir la réincarnation de Doris Day apparaître pour chanter les standards d'Ella.
Avec un tel tempérament scénique, une telle voix et une telle versatilité, ce serait bien le diable si elle ne faisait pas une insertion spectaculaire. [Et s'il vous plaît, Elsa, n'abusez pas du belcanto comme les copines, épanouissez-vous plutôt où vos atouts feront une différence.]

David Le Marrec

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