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Panorama de la musique ukrainienne – II – La Grande Matrice


(Le précédent volet, autour de la langue ukrainienne et de son rapport à la musique, a été complété.)



3. La Grande Matrice

Une large part de la musique russe se fonde sur des thèmes folkloriques russes : beaucoup des mélodies prenantes qu'on entend dans les œuvres emblématiques de Tchaïkovski, Moussorgski, Rimski-Korsakov, Arenski… sont en réalité des thèmes préexistants.

Ces mélodies sont en général tirées du premier recueil du genre, et le seul à ma connaissance avant un regain d'intérêt à la fin du XIXe siècle : Collection de Chansons populaires russes avec leurs mélodies, de Nikolay Lvov & Jan Prač (souvent sous la forme Ivan Prach), plus communément connue sous le nom de « Lvov-Prač Collection ». Lvov était l’ethnographe qui a collecté les chants (également architecte, et à ses heures perdues poète, historien, géologue, etc.), Prač le compositeur qui les a transcrits de façon nette, incluant même leurs accompagnements au piano.

Ce recueil est fondamental pour comprendre la constitution de la musique russe au XIXe siècle : énormément de thèmes utilisés par les principaux compositeurs que nous connaissons y sont empruntés. Et un certain nombre sont en réalité des thèmes ukrainiens !

Par exemple celui-ci suggéré par le Prince Razumovsky pour les variations de Beethoven sur des thèmes populaires (Op.107 n°7):

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(version Anna Besson)

(Quant « l'air russe » du Quatuor Op.59 n°1 – Beethoven –, je n'ai pas réussi à trouver s'il était ukrainien ou non.)

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(version Belcea)

Ayant été pris de court par la discourtoisie homocide de certain satrape de l'Orient slave, je suis actuellement en train de chercher à identifier l'origine des mélodies collectées par Lvov, afin d'en distinguer les ukrainiennes – je discuterai un peu plus loin si cette démarche a réellement un sens…

Je n'y suis pas encore parvenu pour la plupart de celles qui m'intéressent, beaucoup de sources à éplucher, car je n'ai sans doute pas encore trouvé le bon ouvrage de synthèse qui identifie la provenance de chaque mélodie publiée – je n'ai aucun doute que ça existe, me reste à trouver qui l'a fait, ou à glaner mes réponses mélodie par mélodie. L'occupation est fort divertissante, exaltante quelquefois, mais elle devrait prendre encore quelques semaines et j'ai un public à nourrir, après avoir annoncé la tenue de cette série exceptionnelle !

Je me contente donc, pour poser les choses dans cette notule-ci, de signaler quelques occurrences parlantes.

Par exemple « Gloire au Soleil », la mélodie qui accompagne le couronnement de Boris Godunov chez Moussorgski :

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(version Semkow)
lvov_prach_gloire_au_soleil.png


À la fin de l'extrait, après la séquence terrifiante des cloches de liesse, vous entendez le chœur débuter à nu ; il reprend même, sans énormément d'imagination, son texte conclusif, Slava !Gloire ! »).
(C'est ainsi que Slava Putin se traduit opportunément en allemand par Heil Hitler.)

Mais on peut aussi le retrouver en d'autres occurrences, comme le furieux fugato final du Deuxième Quatuor à cordes d'Arenski.

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(Ying SQ, chez Dorian Sono Luminus.)

Autre exemple, le fameux thème final de L'Oiseau de feu de Stravinski est en réalité emprunté à une mélodie folklorique, Le Pin près de la porte (où une jeune fille va voir secrètement son amoureux), qui avait déjà été repérée par Rimski-Korsakov et utilisée dans l'une de ses romances.

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(Final de l'Oiseau, Jansons / Oslo chez Simax.)

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(Nuit, romance Op.8 n°2, où le même matériau est utilisé par touches, comme décomposé par Rimski.
Vous entendez Prudenskaya & Garben, chez CPO.)

Même configuration pour le première thème (au basson) du Sacre du PrintempsStravinski –, déjà présent dans La Foire à Sorochintsi de Moussorgski.

Ce peuvent être aussi des hymnes orthodoxes, comme au début de l'Ouverture 1812 de Tchaïkovski, qui peuvent, si elles ont été composées par la Triade d'Or (M. Berezovsky, Bortniansky, Vedel), très bien provenir de compositeurs ukrainiens – mais c'est alors, il faut bien l'admettre, de la musique « russe » écrite pour la chapelle impériale de Saint-Pétersbourg dans un style très calibré, ce qui rend la question de l'origine géographique du compositeur moins pertinente.

Je n'ai pas encore eu le temps de remonter les très nombreuses pistes, mais j'ai de véritables interrogations sur les origines de maint thème dans OnéguineTchaïkovski – comme les chœurs de paysans ou le rapide récit du mariage de Filippievna :

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(Arkhipova, Orchestre de Paris, Bychkov)

Dans Boris GodunovMoussorgski – aussi, les emprunts semblent très nombreux. Mais il faudrait vérifier ce qui est réellement repris et ce qui est composé dans le style mélodique et les modes harmoniques de la chanson populaire pour tenir un propos pertinent – ce que je suis en train de faire, mais ce devrait me tenir – sauf à trouver ma Pierre de Rosette – occupé quelques semaines encore.

À l'exception de la toute première présentée (Beethoven pour flûte, effectivement ukrainienne), je n'ai pas encore vérifié la provenance de ces mélodies populaires « russes » : je voulais d'abord ancrer le principe de leur utilisation massive dans le tissu musical russe. Pour des mélodies certifiées ukrainiennes, sans que j'aie même besoin d'effectuer mes vérifications – je les ai opérées en réalité, mais elles étaient fluides comme une page Wikipédia bien faite… –, on peut évidemment commencer par se tourner vers la Deuxième Symphonie de Tchaïkovski (« Petite russienne », la Petite Russie désignant traditionnellement l'Ukraine). Le premier mouvement et bien sûr le dernier mouvement – variations débridées, sur le même thème utilisé pour la Grande Porte de Kiev des Tableaux d'une Exposition de Moussorgski – sont des mélodies ukrainiennes.

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Début du final de Tchaïkovski 2.
Tonhalle de Zürich, Paavo Järvi.

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La Grande Porte de Kiev, Moussorgski.
Byron Janis.



4. L’impossible distinction

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Extrait du Prélude de la Khovanchtchina de Moussorgski (orchestration Rimski-Korsakov).
Opéra de Sofia, Margaritov (Capriccio).

Évidemment, les compositeurs utilisent aussi les modes (échelles de gammes spécifiques) du folklore russe, pour en retrouver la couleur – sans que ce soient nécessairement des citations. Je n'ai ainsi pas pu trouver de source au Prélude de la Khovanchtchina de Moussorgski, dont la mélodie – pourtant très typée – est apparemment attribuée, dans les quelques sources consultées (encore une fois, je suis loin d'avoir achevé la recherche sérieuse sur ces questions), au compositeur lui-même. De même, les thèmes du premier mouvement de la Première Symphonie de Kalinnikov, que j'avais déjà cité comme un modèle de typicité folklorique, paraissent trop lyriques, voire trop difficiles, pour être directement empruntés – ils peuvent être adaptés, bien sûr.

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Extrait du premier mouvement de la Symphonie n°1 de Kalinnikov (exposition).
Orchestre Symphonique National d'Ukraine, Theodore Kuchar (Naxos).

Et les opéras de Moussorgski (ceux à thème russe : Sorotchintsi, Boris, Khovanchtchina… pas Salammbô évidemment) regorgent de traits et de détails dans ce goût, qui paraissent davantage des mouvements mélodiques à la manière de… que des adaptations littérales de chansons préexistantes.
C'est d'une certaine façon le degré supérieur d'intégration du folklore : plus besoin de le citer, il constitue lui-même la matière première de la pensée musicale.

J'en reviens à l'Ukraine. Un grand nombre de ces thèmes « russes » proviennent d'Ukraine (et, selon la ville et la date, il pouvait en effet s'agir de zones de Russie…), ce qui fait que la musique russe intègre dans son identité la plus profonde des éléments ukrainiens.
Et symétriquement les compositeurs ukrainiens ont fait sensiblement la même chose, écrivant avec du matériau folklorique d'origines diverses à travers l'Empire (Glière écrit même deux opéras en langue ouzbèque !)… ou bien embrassant les codes italiens (Berezovsky), français (Bortniansky), pétersbourgeois (Anton Rubinstein), moscovites (Roslavets, Mossolov), avec un résultat qui n'a plus rien de national ou local – typiquement, Roslavets (d'ascendance ukrainienne, né en Ukraine, ayant étudié à Konotop et enseigné à Kharkov) n'est pas moins avant-gardiste abstrait que le Moscovite Scriabine.

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Le deuxième des 5 Préludes de Roslavets (1922).
Tatyana Lazareva (Chandos).

Car, il faut bien le dire, après avoir écouté beaucoup du legs des compositeurs ukrainiens célèbres (Berezovsky, Bortniansky, Vedel, Anton Rubinstein, Hulak-Artemovsky, Lysenko, Youferov, Glière, Bortkiewicz, Roslavets, Feinberg, Liatochynsky, Mossolov, Silvestrov, Skoryk, Stankovych, Poleva… voire en osant un peu d'appropriation culturelle, Kalinnikov, Popov et Prokofiev), je ne perçois pas bien ce qui les différencierait fondamentalement des compositeurs russes – déjà, beaucoup d'entre eux sont de fait des emblèmes de la musique russe elle-même, et ont profondément marqué la vie culturelle des deux capitales russes. Même des artistes plus ancrés localement comme Glière, Roslavets, Liatochynsky ou Silvestrov ne présentent pas de spécificité qui les distingue immédiatement – ils sont spécifiques, oui, mais plus au sens de « personnel » que d' « ukrainien ».
Peut-être y a-t-il quelque chose à glaner dans la relavité naïveté du langage de Lysenko (et Hulak-Artemovsky ?), mais c'est possiblement une illusion d'optique : on joue peu la génération d'opéras entre Glinka et Tchaïkovski, et il y a fort à parier que le langage musical ne serait pas si différent. Au moins a-t-on la langue ukrainienne dans le cas de ces compositeurs, qui change de toute façon la couleur générale – les finales des mots sont très différentes, quelque chose de plus clair, pépiant et étroit, très doux par rapport aux ronronnements du russe.

C'est là la terrible conclusion de cet épisode : je ne suis pas sûr qu'il existe une musique de concert ukrainienne qui se singularise spectaculairement de la musique russe. Kiev avait un très bon centre de formation musicale, mais le cœur de la vie concertante et scénique se trouvait clairement à Saint-Pétersbourg et Moscou, et les compositeurs se sont conformés aux goûts du souverain ou de ces villes.
La musique nous redit à sa façon l'intrication de ces deux destinées, tout simplement parce qu'à l'échelle de temps qui est celle de la musique de concert (à partir de la fin du XVIIIe siècle en Russie), on parle bel et bien de deux entités largement communes, voyages aidant.

En revanche, il existe bel et bien des compositeurs ukrainiens, qu'ils le soient par la démarche d'exaltation nationale ou simplement par leurs origines, leur lieu de naissance ou leur éducation : je vous proposerai d'en faire le tour. La liste est impressionnante, de compositeurs dont on n'aurait jamais pensé qu'ils venaient ailleurs que de Russie, tant ils sont emblématiques (le premier compositeur d'une symphonie russe ; le fondateur du Conservatoire de Saint-Péterbourg ; etc.).

Quoi qu'il en soit, la musique n'est pas là pour célébrer des identités exclusives : les deux civilisations étaient étroitement mêlées, n'en faisaient peut-être qu'une (du point de vue musical du moins), mais la situation épouvantable nous donne l'occasion de parler de musiques qu'on n'a pas l'habitude d'écouter – et, qui sait, de programmer à l'Ouest ?  C'est ce à quoi je m'emploierai  ; je souligne simplement par honnêteté le fait que, dans sa grande remise en perspective, c'est un choix qui manifeste davantage une solidarité politique présente qu'une réalité esthétique passée.
Peut-être faudrait-il nuancer cela plus tard dans le vingtième siècle avec des compositeurs qui intègrent un patrimoine spécifique – j'entends beaucoup la parenté avec Chostakovitch et Weinberg chez Skoryk, mais il y a possiblement des traits plus proprement ukrainiens dans les thèmes populaires utilisés, dans cette Ukraine semi-indépendante ?  Je n'ai pas encore assez exploré les compositeurs ukrainiens qui ont exercé à la fin de l'ère soviétique et après la chute du Mur pour en juger, pour l'instant.



Compléments

Dans les prochains épisodes, je m'attarderai un peu plus sur les spécificités de la musique populaire (polyphonique !) d'Ukraine, et je vous proposerai (au détriment des portraits de l'anniversaire 2022, qui vont prendre un certain retard en conséquence…) un petit aperçu des principaux compositeurs ukrainiens.

En attendant le prochain épisode – vous le voyez, lorsqu'il n'existe pas de matériau macéré depuis des semaines, produire une notule peut prendre un certain temps… –, vous pouvez suivre en temps réel un certain nombre de mes trouvailles sur le sujet, sur le fil Twitter de Carnets sur sol :
généralités sur la musique ukrainienne ;
présentation des principaux compositeurs ukrainiens ;
suggestions d'écoutes et de disques.

Par ailleurs, écoutant par envie et pour les besoins de la cause beaucoup de musique ukrainienne en ce moment, vous pouvez également jeter un œil régulier à mon fichier d'écoutes, mis à jour plusieurs fois par jour, et qui contient une mention « cycle Ukraine » au-dessus des disques concernés.

Je vous souhaite, dans l'intervalle, une belle survie dans ce monde encore un peu plus moche que celui que je vous ai laissé la dernière fois. C'est un péché que l'amour et le monde est mal fait, grand-mère.


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Commentaires

1. Le mercredi 6 décembre 2023 à , par Visiteur

Musicien intéressé par l'opéra, je parcours avec intérêt votre site trouvé par hasard. Des recherches ont de toute évidence été effectuées !
Et pourtant, il est dommage que votre parti pris anti-russe colore ces articles sur l'Ukraine ; malgré la situation géopolitique actuelle, la xénophobie ne devrait pas avoir sa place en musique. L'influence des médias et de quelques cercles bien-pensants vous auront peut-être égaré. Vous soulignez à juste titre l'origine ukrainienne de nombreuses mélodies russes, et le partage s'effectue également dans l'autre sens ; pour les pianistes, Bach est bien plus musicien qu'il n'est allemand. J'ai pu constater récemment ce nationalisme vulgaire, certes compréhensible, qui consiste à revendiquer en hurlant des compositeurs "ukrainiens". Chopin était-il Français ou Polonais ? L'important pour le musicien est de savoir transmettre la mazurka et l'inspiration parisienne.
Il ne me semble en tout cas pas très intelligent d'insulter tout un pays et ses choix démocratiques, en proposant des traductions fantaisistes relevant plus du point Godwin que du trait d'humour. De même, dire que l'Ukraine est pour la Russie un "paillasson" est absurde, et de tels propos ne vous grandissent pas. Tout comme la musique est un phénomène complexe, l'Histoire mérite mieux que quelques traits en marge d'un discours par ailleurs intéressant.

2. Le jeudi 7 décembre 2023 à , par DavidLeMarrec

Bonjour et bienvenue, Visiteur !

Si vous avez lu l'ensemble de la série, vous savez pourquoi il en est ainsi : c'est en observant la capidité et l'ampleur des destructions, l'empreinte laissée par la guerre sur une société, que j'ai été pris de vertige en pensant à tout un patrimoine qui allait sans doute se retrouver enfoui. Je ne puis hélas rien faire pour les pauvres gens pris dans cet enfer, pas plus que je ne puis documenter ou protéger les monuments, mais pour la musique, je me dis que témoigner de ce qui existe pose peut-être les bases pour une reconstruction, un jour.
En réalité ce n'est pas le cas, personne ne m'attendra, mais c'était le sentiment de ne pas être simplement impuissant face à la laideur du monde, d'y apporter un microscopique contrepoids en célébrant ce qui au contraire en fait la valeur.

Je n'ai hélas pas les compétences requises sur la musique soudanaise, yéménite ou ouïghoure pour pouvoir apporter ce genre de soutien ; pour une fois, la guerre survient dans une aire où je peux utiliser mes inutiles et dérisoires compétences.

Ce n'est donc pas un accident de parcours ou une étourderie de parcours, cet engagement-là fait partie du projet, en est la source même. Si cela vous intéresse, vous pouvez le lire et laisser de côté mes remarques afférentes – au moins autant pensées pour amuser le lecteur que pour prendre réellement position, vu mon absence absolue d'influence sur les forces politiques du vaste monde.

Vous ne trouverez nulle xénophobie dans mon propos : ces notules et podcasts célèbrent au contraire la musique russe, tissent des liens indissolubles, et vous ne me lirez certainement pas essentialiser un peuple en lui prêtant des traits repoussants. En revanche, considérer qu'assassiner des civils, c'est mal, oui, vous risquez de le lire çà et là, et pas seulement de mon fait. Que j'ironise sur la politique russe ou sur le comportement militaire d'outre-Danube, clairement, ça risque d'arriver, et ça ne me paraît pas relever d'un irrespect flagrant pour les citoyens de ce pays.

Pour ce qui est de la revendication des compositeurs ukrainiens, je l'ai, de même, explicité dans les épisodes concernés : ce qui m'intéresse ici, comme vous le dites vous-même, est la musique. Comme je souhaite en explorer le plus largement possible, dans le cas (fréquent) d'appartenances multiples, je ne vais pas essayer de peser qui est plus russe ou plus ukrainien, je les classe comme ukrainiens – ça ne veut pas dire qu'ils ne puissent pas appartenir à plusieurs mondes simultanément, mais dans le cadre de cette série-ci, je les inclus.
J'aime par ailleurs assez l'idée d'une appropriation culturelle inversée, considérant que du point de vue français des compositeurs essentiellement ukrainiens (nés, formés, ayant exercé là), comme Glière, sont perçus comme russes.

Vos deux dernières réserves me paraissent moins compréhensibles.

Le paillasson me paraît un assez bon résumé expressif, pour ce cas comme d'autres, du comportement des empires. Je n'avais pas d'avis particulier sur la question, j'ai été biberonné comme tant d'autres à l'idée de l'Ukraine berceau de la Russie qui n'existe que par et pour la Russie, mais en ouvrant simplement des livres d'histoire, et en comptant le nombre de vexations, de traitements asymétriques, de massacres organisés, ce n'est clairement pas un  traitement envers petit frère ou une Petite-Russie, mais bien un rapport colonial. C'est fréquent dans l'histoire des empires, la Russie n'est peut-être pas le pire de ceux-là, mais ce n'est clairement ni à la gloire de ce peuple (enfin, de ses élites) ni de l'humanité en général.

Quant à insulter tout un pays et ses choix démocratiques, je ne sais pas trop quoi répondre, tant la formule ressemble aux palinodies obligatoires des régimes totalitaires, cette expression qu'on va glisser dans un faux journal pour être sûr que, même dans une opération de désinformation, on ne dise rien qui ne puisse être suspect de flétrir le Parti.

J'espère que tout ceci aura éclairé sur la démarche, bien que je ne sois pas trop sûr du but initial de votre message – et donc incertain d'y avoir pertinemment répondu.

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David Le Marrec

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