[Vidéo en libre service] Jean-Philippe RAMEAU - Motets - Hervé Niquet, Le Concert Spirituel
Par DavidLeMarrec, mercredi 24 octobre 2007 à :: Musique, domaine public :: #752 :: rss
Une captation du 14 octobre dernier à l'occasion du fastueux anniversaire du Centre de Musique Baroque de Versailles. (CMBV. Valable jusqu'au 27 octobre.)
Hervé Niquet et Le Concert Spirituel, dont on a mainte fois chanté les louanges sur CSS, pour leur fondu instrumental magnifique, leur continuo invraisemblable (les théorbes en particulier), l'urgence dramatique qui s'exhale de chacune de leurs interventions, la finition intellectuelle et technique du résultat, proposaient deux motets célèbres de Jean-Philippe Rameau, In convertendo et Quam dilecta, avec notamment le tissu doux de Stéphanie Révidat et l'élégance discrète de Mathias Vidal (très mal captés ici, entendus seulement via la réverbération arrière, panne de micro semble-t-il).
La volupté sonore qui séduit à l'opéra nous convainc toujours moins que les raffinements de Christie pour ce répertoire de musique sacrée française qui y perd peut-être en solennité, en ferveur, en incisivité. Mais on aurait tort de bouder son plaisir devant tant de largesses - surtout que les moments tendres sont très touchants.
Ces pièces de Rameau, antérieures à ses opéras, sont interprétées, outre les forces du Concert Spirituel, orchestre et choeurs, par les dessus Stéphanie Révidat et Hanna Bayodi, la haute-contre Mathias Vidal, la taille Marc Mauillon - dont la voix légère, quasiment naturelle, blanchit un peu vite - et la basse-taille Stephan MacLeod.
Il est assez intéressant d'observer les coups d'archets singuliers qui produisent une telle pâte. C'est pourquoi CSS vous propose ce lien, en rendant grâces comme il se doit à Arte.
Et pour ceux qui découvrent ces oeuvres, vous serez peut-être frappé de la parenté entre le Laudamus te et le premier air d'Aricie (Temple sacré, séjour tranquille).
Pour compléter, on peut se reporter à la musique sacrée (versant monumental) de Lully et Charpentier enregistrée par le Concert Spirituel et son chef pour Naxos - aisément disponible, et pour une bouchée de pain. Le Te Deum de Charpentier surtout est particulièrement réussi, très fragmenté, avec une variété de climats versatiles admirable. Le reste sonne parfois plus homogène, et c'est pourquoi la priorité de toute urgence nous paraît l'enregistrement déjà ancien des Motets de Paolo Lorenzani, dont l' Antienne à la Vierge et le Motet pour les confesseurs constituent des sommets par trop méconnus de cette musique.
[Et chez Naxos toujours, Don Quichotte chez la Duchesse de François Bodin de Boismortier est un bijou de raffinement drolatique. Avec Stephan van Dyck, hautre-contre claire et élancée, assez enthousiasmant.]
Merci au Poisson Rêveur pour le lien vers le site d'Arte, que nous aurions manqué sans lui.
Il faudra que CSS publie un rapide billet "disque du jour" pour poser des repères dans la discographie finalement touffue de la musique baroque sacrée française. Ne serait-ce que pour se repérer un peu dans les types d'oeuvres.
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