Bruckner révélé
Par DavidLeMarrec, dimanche 2 mars 2008 à :: Oeuvres :: #876 :: rss
Gold MDG a publié un arrangement, commandé par Schönberg à Stein, Eisler et Rankl, de la Septième Symphonie de Bruckner. Pour ces formations d'orchestre de chambre qui se tenaient dans le cénacle de Schönberg, et qui ont permis la composition de maintes orchestrations parmi les plus géniales jamais écrites. (Extrait ci-après.)
Ici, pour quintette à cordes (deux violons, alto, violoncelle, contrebasse), clarinette, cor, piano à quatre mains et harmonium.
Le rêve de CSS depuis des années : pouvoir juger de la musique de Bruckner en tant que telle, sans subir cette orchestration lamentable (thème aux cuivres, trémolos de cordes dans l'aigu, bois totalement inaudibles). On avait pensé à l'orchestre sur instruments naturels, comme celui des Champs-Elysées dirigé par Herreweghe... mais on rêvait comme à jamais inaccessible une version pour orchestre de chambre schoenbergien, comme les Mahler arrangés par Schönberg, comme la Symphonie de chambre de Schreker.
Or, elle a existé, et le merveilleux label Gold MDG (prises de son en salle de concert vide, sans bruits parasites, sans retouches, idéal de naturel, impact toujours très proche de l'impact réel en salle), à qui l'on doit déjà de la musique de chambre de Czerny de premier choix, ou bien l'intégrale Schubert du Leipziger Streichquartett (inapprochable), nous l'offre !
Beau à pleurer. Quelle variété de couleurs et d'affects ! Cette musique devient même meilleure qu'elle n'est en réalité. On en saisit certes toute l'armature, toutes les évolutions, tous les détails internes, les textures ; mais on y gagne une infinie variété. Dans un esprit mi-salonnard (le fait du quintette, émotion bien plus humaine), mi-brucknérien (le son étrange de l'harmonium, parfois doublé par le piano, rappelle de façon étonnante le son du groupe vents dans la version originale). De splendides ruptures d'orchestration et de dynamique, des doublures très inventives, et un rendu il est vrai plus allègre que l'original.
Interprétation très naturelle du Thomas Christian Ensemble, d'une grande intensité, et toujours techniquement parfaite.
C'est chez Gold MDG et c'est indispensable.
Premières minutes.
Entendons-nous bien : les lutins aiment Bruckner (surtout les Messes, il est vrai), mais trouvent en revanche cette musique terriblement mal orchestrée, opaque, systématique, pesante. Et ici, lui aussi bien que nous, tout le monde est sauvé.
Merci à B. pour le divin tuyau.
Commentaires
1. Le dimanche 2 mars 2008 à , par sk†ns
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3. Le dimanche 2 mars 2008 à , par DavidLeMarrec :: site
4. Le dimanche 2 mars 2008 à , par sk†ns
5. Le dimanche 2 mars 2008 à , par DavidLeMarrec :: site
6. Le lundi 3 mars 2008 à , par sk†ns
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