Opéra de Bordeaux, saison 2008-2009 - A, les opéras - 4, Offenbach (La Périchole)
Par DavidLeMarrec, vendredi 9 mai 2008 à :: Disques et représentations :: #950 :: rss
La Périchole
25 et 27 février et 1, 3, 5 6 et 8 mars 2009
Mise en scène : Omar Porras
Direction musicale : Pablo Heras Casado
La Périchole : Isabel Leonard
Piquillo : Sébastien Guèze
Le vice-roi : Marcos Fink
Le comte Miguel de Panatellas : Humberto Ayerbe Pino
Don pedro de Hinoyosa : Michel Vaissière
Le marquis de Tarapote : Till Fechner
Le vieux prisonnier : Daniel Capelle
Les trois cousines : Laure Crumière, Martine Olmeda, Claire Larcher
Ninetta : Isabelle Buiret-Fedit
Un notaire : Luc Seignette / Jean Philippe Fourcade (en alternance)
Choeur de l’Opéra National de Bordeaux
Orchestre National Bordeaux Aquitaine
Il s'agit d'une nouvelle production de cette opéra comique situé entre la parodie du Grand Opéra à la Française de La Belle Hélène et les divertissements bouffe en un acte beaucoup moins travaillés musicalement. Par le metteur en scène du fantaisiste Elixir d'amour de 2006-2007 chez des... lutins ; décrit comme animé, et très apprécié par le public (nous n'y étions pas). On peut donc en attendre de l'animation et un peu d'originalité pour remplacer la mise en scène très chiche qui la précédait dans les cartons de l'Opéra.
Et, pour les amateurs, quelques effets spéciaux nous sont promis.
Sébastien Guèze développe actuellement une belle carrière en France, avec des premiers rôles dans des théâtres importants (Marius en alternance avec Alagna, Mylio du Roi d'Ys à Liège...). Voix assez peu importante, qui aurait intérêt à fréquenter un répertoire demi-caractère (Mylio est parfait de ce point de vue), peut-être donc plutôt français, plutôt que des rôles trop lourds qui durciraient la voix, mais largement plus qu'il n'en faut pour Piquillo. Une voix qui a travaillé de façon très italienne, beaucoup de métal, une conception particulière des voyelles autour de l'idéal du "a" (et plus encore, on fait des "a" au lieu des "o" dans l'aigu, par exemple...). Ce n'est pas forcément pour plaire à CSS, mais le résultat est convaincant.
On note avec un peu de tristesse la rétrogradation de Martine Olmeda dans les seconds rôles, alors qu'elle avait donné à Bordeaux, au début des années 2000, une très belle Périchole et de la mélodie et du lied en récital de très bon niveau. Une voix et une personnalité scénique pourtant très attachantes.
Mais il faut dire qu'elle est remplacée par Isabel Leonard, plus prestigieuse (Stéphano de Roméo et Juliette de Gounod au Met cette saison, et Zerline la saison prochaine), une voix riche et très pleine (un peu dans les joues, comme pas mal d'américaines au bon goût), un aigu plus que glorieux (façon Joyce Di Donato). Le français est un peu en arrière, donc pas parfaitement compréhensible, mais pas déformé du tout, ce qui est appréciable. Et une vraie aisance scénique. Une petite volupté délectable pour un rôle aussi confortable vocalement.
Décidément, l'Opéra de Bordeaux améliore la pertinence (et même plus qu'on lui en demande, avec du luxe) de ses distributions de saison en saison ! Même pour une oeuvre modérément consistante, avec de bons acteurs, une mise en scène intéressante, et une promesse de beau chant, c'est tentant. Et là aussi, du grand public qui ne sera pas floué.
Commentaires
1. Le lundi 29 septembre 2008 à , par Martine OLMEDA
2. Le lundi 29 septembre 2008 à , par DavidLeMarrec :: site
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