CSS au secours des faibles - III
Par DavidLeMarrec, dimanche 31 août 2008 à :: Vaste monde et gentils :: #1029 :: rss
Aujourd'hui : que penser de Lhamo Dhondrub ?
Les lutins n'ont jamais trop su que penser du quatorzième Dalaï-Lama. Pour un homme politique, incontestablement un modèle de pondération et de réalisme. Dans le même temps représentant de l'une des religions les plus aliénantes qui soient - on peut lire à ce titre les textes de Kunqu, qui en donnent une vision assez nette et fidèle. Dans le bouddhisme, le pauvre ou le malheureux paie une vie antérieure indigne, et par conséquent, en plus de ne pas être aidé, il doit être méprisé comme il se doit. Pour celui qui ne croirait pas à cette théorie de la métempsychose moralisante, c'est assez terrifiant - et le meilleur moyen qui soit d'aliéner des populations : vous me servez parce que vous avez été vils et que j'ai été bon.
Aussi, si les visées expansionnistes de la Chine communiste et ses méthodes ont évidemment été abjectes, le Tibet alternatif n'est pas nécessairement très tentant non plus. On nous promet la fin de la théocratie d'antan, l'abolition du servage bien entendu, et même la démocratie. C'est tout à fait possible, et cependant ce personnage et ses partisans ne peuvent manquer, de temps à autre, de passer du modèle au repoussoir aux yeux des korrigans guyennais, toujours aussi perplexes.
L'occasion pour nous de recommander les excellents
L'occasion pour nous de recommander les excellents grands-reportages de France 24, et plus particulièrement celui consacré au culte Shugden au Tibet, qui pose assez méthodiquement les différents points de complexité de la situation actuelle.
Il semblerait donc (du moins si les journalistes ont mieux vérifié l'écriteau qu'ils n'ont l'habitude de vérifier leurs sourates) qu'à l'instigation d'une position politique du Dalaï-Lama, rejetant la collaboration des pratiquants Shugden avec la Chine, ceux-ci soient non seulement bannis des monastères, mais traités en parias, sans hôpitaux, jetés hors de chez les commerçants... Le prétexte religieux du caractère idolâtre, démoniaque ou violent du culte est évidemment hautement contestable lorsqu'on prétend défendre la démocratie, le respect universel, la pondération et lorsqu'on vient d'une religion, qui, comme les autres et comme toute organisation humaine, a soutenu et organisé des luttes et des meurtres. Quel que soit le caractère contre-productif politiquement de ces transfuges sinisants, surtout en ces périodes d'asservissement.
Le témoignage de la journaliste est particulièrement intéressant lorsqu'elle raconte, alors que la conclusion du reportage reste plutôt favorable en fin de compte aux partisans du Dalaï-Lama, que ces adeptes de la non-violence ont brisé sa caméra de rage... La démocratie n'est pas pour demain, puisque, Tibet libre ou pas, il n'existe pas d'opposition dans le gouvernement tibétain en exil, que toutes les décisions du modèle de perfection et chef politique sont approuvées sans réserve...
Sans remettre en cause les mérites du personnage ou la situation terrible dans les provinces asservies par la Chine, cela permet opportunément de rappeler que, décidément, tout est compliqué - et d'éviter de se cogner dessus pour des positions de principe qui sont à chaque fois erronées...
Commentaires
1. Le dimanche 31 août 2008 à , par Eragny
2. Le mardi 2 septembre 2008 à , par DavidLeMarrec
3. Le mercredi 3 septembre 2008 à , par lou :: site
4. Le mercredi 3 septembre 2008 à , par DavidLeMarrec
5. Le mercredi 3 septembre 2008 à , par lou :: site
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8. Le vendredi 4 décembre 2015 à , par Entropie
9. Le mercredi 9 décembre 2015 à , par David Le Marrec
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