vendredi 20 mars 2009
Don José Lantier
J'ai toujours beaucoup aimé Del Monaco pour sa capacité de marquer des accents sur une ligne vocale, de façon à exalter le rythme (et sans abîmer la ligne musicale). Une présence toujours très dramatique.
Mais à le voir, on prend conscience d'une inspiration scénique hors du commun. Ce n'est pas subtil comme les mille intentions du Scarpia de Gobbi, c'est quasiment une possession qui le fait jouer, avec la force d'un acteur de muet, une situation qui l'habite complètement, comme si toute pudeur était perdue.
Lorsqu'on aperçoit son Don José, on sait qu'il va forcément tuer Carmen.
Pourtant, ce n'est pas toujours le cas, il existe quantité de témoignages où on le voit chanter face à la scène, certes plus convaincu que d'autres collègues, mais pas précisément en train de jouer...
Cette scène finale de Carmen est donc un témoignage hors du commun, un grand muet parlant.
http://www.youtube.com/watch?v=sfuVpvwsTQI(vidéo à but promotionnel de l'éditeur)
Par ailleurs, le fait de jouer Carmen en russe avec un ténor en italien, quoique peu passionnant pour l'oeuvre en question, ne peut que donner du prix aux yeux humides des lutins.
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Carnet d'écoutes a suscité :
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