dimanche 3 juillet 2011
Naji Hakim (°1955) - Rubaiyat
Comme on peut s'y attendre, une oeuvre pour orgue peut difficilement rendre le caractère aphoristique des Robaiyat d'Omar Khayyâm - à moins d'utiliser un format Kurtág (auquel il faudrait ajouter un humour un peu plus franc), ce qui serait très intéressant.
Or Naji Hakim écrit une grande forme en quatre mouvements, certes sur des motifs simples et obstinés (mais c'est son style, de même que cette tonalité un peu sinueuse qui ruisselle de façon parfois un brin bavarde), qui se succèdent tout en restant parents. Aussi, le sentiment persistant de solennité (la registration et l'harmonie ne sont pas franchement primesautières non plus) se trouve aux antipodes de l'impression directe et fugace que produit la lecture des spirituels Robaiyat. Etrange adaptation. (En réalité, on y entend pas mal de "tricot" organistique assez caractéristique.)
Paru chez Priory en 1992, avec d'autres compositions de Naji Hakim qu'il joue sur le Cavaillé-Coll du Sacré-Coeur de Paris, mais l'oeuvre a depuis été reprise par d'autres interprètes.
Pour un mot sur les Robaiyat de Khayyam - et leur adaptation réussie par Jean Cras -, voir ici.
Et pour entendre Ulf Norberg jouer l'oeuvre en ligne :
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Domaine chambriste - Domaine symphonique a suscité :
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