samedi 18 février 2012
Die Winterreise pour octuor et trio de chanteurs (Athénée)
(Théâtre de l'Athénée à Paris, représentation du jeudi 16 février 2012. Lien vers vidéo ci-après.)
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1. Un enjeu impossible ?
Tout le monde admettra, je suppose, que mettre que le Winterreise en scène constitue en soi une absurdité :
- le texte de Müller ne contient pas à proprement parler d'action ;
- celle-ci est toujours suggérée dans l'interstice des poèmes, et non pendant ;
- la poésie favorise de toute façon le sentiment (donc l'abstraction) ;
- et les poèmes les plus concrets sont ici davantage des vignettes, des tableaux, certes visuels, mais certainement pas dramatiques.
Eu égard à la puissance et à la popularité (relative, bien sûr) de ce cyle, beaucoup ont pourtant tenté des expériences. Les lutins de céans avaient, par le passé, effectué un petit relevé assez exhaustif des adaptations bizarres de l'oeuvre. La plus étrange étant certainement la re-composition de Hans Zender, pour ensemble orchestral de surcroît - mais pas vraiment au niveau de l'original, tant l'anecdote des vignettes y prend l'ascendant sur la musique et la profondeur des sentiments.
Il arrive aussi, plus simplement, que lors de "représentations" traditionnelles du cycle, les interprètes adjoignent un peu de jeu théâtre, qui va du simple mime un peu au delà de la tradition du lied (telle Nathalie Stutzmann qui suit la corneille des yeux à la fin de son poème) jusqu'à la création d'une petite scénographie dans laquelle le chanteur peut évoluer (Jessye Norman l'avait proposé il y a une dizaine d'années à Paris).
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Dans le cas présent, l'ambition ne peut se comparer qu'à Zender, mais de façon plus respectueuse : la partition est arrangée pour octuor, avec une petite scénographie autour d'un arbre nu hivernal, et le chant réparti entre trois chanteurs-personnages.
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2. Un concept musical
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