En effectuant une recherche dans une base de données sur Siegmund Nimsgern, afin de vérifier s'il ne me resterait pas encore quelques petites choses à découvrir, voici la première réponse obtenue :
Dans la série des plus beaux récitatifs, celui-ci représente sans doute la plus belle réalisation de Verdi. Cette évocation du passé (d'abord celui de l'acte I, puis l'enfance du héros) s'inscrit à la fin d'une longue scène contemplative avec grand solo de clarinette, qui se prolonge dans la première partie du récit, et même, sous forme d'accompagnement cette fois, dans la seconde.
En plus de la force désespérée du texte et de cette couleur orchestrale à la fois nocturne, tragique et brillante, ce moment s'appuie sur deux qualités essentielles :
la beauté de l'harmonie, très mouvante et assez mystérieuse, vraiment inhabituelle pour le répertoire italien de l'époque ;
la nervosité de la prosodie : beaucoup de valeurs courtes avec quelques dédoublements (parfois sur la même voyelle), des phrases brèves entrecoupées de silences, des apparitions de triolets ascendants, des contrastes brutaux entre les registres.
Un réel bijou. Comme le veut le défi, malgré la pléthore de très grandes versions (Mario Del Monaco chez Molinari-Pradelli réussit particulièrement bien, comme d'habitude, à rendre l'agitation déclamatoire de ce récitatif), je confectionne tout moi-même, et pour pousser l'amusement jusqu'au bout, en écrivant une version française.
Enregistré avec les moyens précaires habituels (micro à 5€ à plusieurs mètres au delà du piano droit derrière lequel je suis caché), augmentés d'une voix non chauffée, mais une fois de plus, en attendant que Yann Beuron et le Philharmonique de Bergen reprennent ce hit, c'est toujours l'occasion de se représenter plus ou moins de quoi il s'agit.
Mise à jour du 17 avril 2012 : ajout d'une version avec prélude instrumental, à la suite de la version ci-dessus.
Lors d'un reportage vidéo, il m'a semblé apercevoir cette jolie coquille sur la capture du compte Twitter de François Hollande (à propos du soutien d'Angela Merkel, vers le 6 février) :
Soutenir Nicolas Sarkozy, c'est une tache rude...
J'ai bien sûr pu faire erreur en raison de la brièveté de l'apparition - et les archives de Twitter, qui ont pu être corrigées de toute façon, sont quasiment impossibles à atteindre au delà de deux jours sur les comptes actifs.
Mais la réponse qu'on pouvait y faire m'a suffisamment amusé pour que je perde cinq minutes de mon temps à faire une notule sur un sujet qui ne me concerne pas très directement.
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Au passage :
On peut légitimement trouver quelque chose de lâche à ne jamais entrer dans le fond de ces sujets, mais la discussion politique étant plus irrationnelle encore que la musique, je me contente de m'y intéresser (de près) pour moi-même. En ce qui concerne ce carnet, une campagne électorale se limite généralement à être un réservoir de petits événements verbaux, ou de réactions révélatrices sur les valeurs d'une société. Un certain nombre d'autres amusettes vont ainsi paraître dans les jours prochains.
J'ai bien conscience que ces contributions ne font pas beaucoup progresser l'Humanité, mais ce n'est vraiment pas le lieu pour ce faire...
Ce billet, écrit à par DavidLeMarrec dans la catégorie Vaste monde et gentils a suscité :
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