Yann Beuron - récital Fauré-Ravel-Satie au Musée d'Orsay
Par DavidLeMarrec, samedi 7 juillet 2012 à :: Saison 2011-2012 - Mélodie française :: #2006 :: rss
Troisième soirée avec Yann Beuron cette saison. Peut-être la fois de trop, on s'habitue vite à l'excellence. En réalité, j'ai été un peu dépité, au sein d'un beau programme (pas très original en revanche, par rapport à ses derniers) Fauré / Ravel / Satie, d'entendre une fois très opératiques. Pas comme ses Fauré de l'Amphithéâtre Bastille, très vocaux mais extrêmement bien mis en mots, mais réellement comme on chanterait de l'opéra, avec beaucoup de vaillance (et d'harmoniques métalliques), une forte assise, assez peu de nuances douces, peu ou pas de changements de registres et d'allègements.
Aux antipodes de l'art qui a fait son charme.
La voix reste toujours aussi glorieuse et fascinante, mais quelque chose ne fonctionnait pas vraiment, restait trop extérieur aux textes, trop uniforme, trop univoquement vocal.
Au demeurant, les Histoires Naturelles de Ravel étaient jouissives, mais pas forcément au sommet de ce qui a pu être fait dans ce cycle, contrairement à ses habitudes. J'avais déjà noté, à l'Amphithéâtre, ce changement de voix vers plus d'assise et moins de voix mixte, que j'attribuais à l'enjeu de chanter les Baudelaire de Debussy, écrits pour la ductilité d'une voix de femme, mais il semble que ce soit un virage technique assumé, qui me laisse dubitatif. Mais qui est peut-être nécessaire avec l'évolution d'une voix dans le temps.
A suivre, car malgré ces réserves le récital était, bien évidemment, magnifique.
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Elsa Lambert ne semblait pas accoutumée à travailler avec Yann Beuron, on aurait dit qu'elle déchiffrait sublimement, impression très étrange.
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