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lundi 27 août 2012

Le Lied en français - XXIII - Frühlingstraum (Winterreise n°11)


Enjeux

Celui-ci est un délice à mettre en mots, en particulier les déclamatoires deuxième et cinquième strophes, qui tombent extraordinairement sous la prosodie française. Evidemment, c'est moins le cas des troisième et sixième strophes, beaucoup plus sinueuses, y compris en allemand. Comme toujours, j'ai tâché de respecter la couleur des rimes allemandes ("féminines" / "masculines").

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Poème

Frühlingstraum / Rêve de printemps

Ich träumte von bunten Blumen, / J'ai rêvé de fleurs agrestes
So wie sie wohl blühen im Mai ; / Que toujours on voit au printemps ;
Ich träumte von grünen Wiesen, / J'ai rêvé de verts prés alpestres,
Von lustigem Vogelgeschrei. / D'oiseaux colorés, vifs et chantants.

Und als die Hähne krähten, / Alors les coqs chantèrent,
Da ward mein Auge wach ; / J'ouvris mes yeux pleins d'émoi ; [1]
Da war es kalt und finster, / Il faisait nuit entière,
Es schrieen die Raben vom Dach. / Et l'on croassait sur le toit.

Doch an den Fensterscheiben, / Mais qui à la fenêtre
Wer malte die Blätter da ? / A peint des fleurs dans les airs ?
Ihr lacht wohl über den Träumer, / Vous riez de moi peut-être,
Der Blumen im Winter sah ? / Qui vois des fleurs en hiver ?

Ich träumte von Lieb' um Liebe, / J'ai rêvé d'amour qui chante,
Von einer schönen Maid, / D'une jeune fille enchantée,
Von Herzen und von Küssen, / De baisers, de serments d'amante,
Von Wonne [2] und Seligkeit. / De joies et de félicité.

Und als die Hähne krähten, / Alors les coqs chantèrent,
Da ward mein Herze wach ; / Mon coeur bondit plein d'effroi ;
Nun sitz ich hier alleine / Je suis ici sans frère,
Und denke dem Traume nach. / À rêver de chaste foi.

Die Augen schließ' ich wieder, / Je ferme les paupières,
Noch schlägt das Herz so warm. / Le coeur brûlant me bat ;
Wann grünt ihr Blätter am Fenster ? / Quand fleurira la branche austère,
Wann halt' ich mein Liebchen im Arm ? / La tiendrai-je dans mes bras ? [3]

Notes :
[1] Alternative, plus élégante mais dotée de moins de relief, lorsque chantée : « Je m'éveillai plein d'émoi ».
[2] Schubert a supprimé l'élision de Müller (« Wonn'»), sans doute par commodité pour placer sa musique.
[3] Du fait de la grande concision du texte allemand, j'ai fait le choix de jouer sur l'ambiguïté de la question (« Quand... ») qui se résout en hypothèse, mais a finalement un sens très proche de l'original. Petit tour de passe-passe bien utile après de nombreux essais aux résultats... douloureux.

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Partition

Suite de la notule.

David Le Marrec

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