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La voix de basse : histoire et nomenclature –€ I –€ Propriétés physiques et historiques


Voilà bien longtemps que CSS n'avait pas sacrifié un peu à sa tradition pédagoglottophile. Les nomenclatures ont toujours leurs limites, mais celle des basses dit aussi quelque chose de notre culture et de nos représentations du monde.

1. Un statut à part dans la nomenclature

La voix de basse est particulière à de nombreux titres.

D'abord, elle est la voix dont l'émission, en mode lyrique, est la plus proche de la voix parlée. Les basses sont les seules à avoir le droit de râcler leurs graves et de s'appuyer sur la zone qui leur sert à parler, tandis que toutes les autres tessitures d'expriment à l'opéra beaucoup plus haut (c'est vrai dans une bien moindre mesure pour le lied) que leur « centre de gravité » parlé. (Les mezzo-sopranos et contraltos peuvent aussi le faire, mais seulement dans les œuvres et parties qui autorisent les poitrinés sonores, ou dans les répertoires hors classique, comme les musiques traditionnelles ou la pop.)
Ce fait a beaucoup d'implications : la diction est beaucoup plus facile, et les voix de basse les mieux pourvues peuvent nécessiter très peu de travail (si bien qu'on peut se retrouver avec des techniques relativement frustes qui font, au moins pour un temps, une belle carrière). Bien sûr, cela ne vaut pas pour tous les répertoires : les « désinvoltes » ne survivront pas au répertoire russe ou à Wagner, sauf force de la nature miraculeuse –€ non, je ne nommerai pas John Tomlinson.

Deuxième remarque acoustique étonnante : malgré le degré de technologie des systèmes de captation et de reproduction du son, la réalité de la voix de basse échappe beaucoup plus que n'importe quelle autre aux micros. Il manque ce qui fait toute la différence en « vrai » : l'autorité, la résonance, cette espèce de halo qui, selon qu'il sera présent ou absent, rendra l'interprète magnétique ou terne. La question a déjà été soulevée dans la notule consacrée au volume et à la projection des interprètes lyriques. Les voix qui paraissent avoir le grain le plus dense avec les micros ne sont pas forcément les plus sonores en réalité, et certains timbres très secs en retransmission peuvent se révéler extrêmement charismatique en salle (Fernand Bernadi, Jérôme Varnier, Nicolas Testé en sont... leurs disques sont souvent peu marquants, alors que les entendre en concert représente une expérience absolument indélébile).
Je suppose que cela doit être lié à la dimension physique des harmoniques graves –€ on le constate facilement dans les concerts amplifiés, ça fait bouger les tissus chez l'auditeur –€, et à leur moindre localisation dans l'espace que les autres harmoniques... quelque chose d'à la fois insaisissable et sensible par le toucher.

2. Une situation stable dans l'histoire du chant

À€ l'exception du soprano, qui a toujours existé et a toujours adopté toutes les configurations possibles, toutes les techniques du colibri au hochdramatisch, tous les caractères de la coquette vaine à la vierge modeste, de la bergère sotte à la reine sadique, la basse est la seule catégorie vocale à avoir conservé son caractère inchangé au fil de l'histoire de l'opéra.

Le mezzo-soprano a eu de la stabilité (notamment, que le personnage soit modèle ou repoussoir, une sensualité récurrente dès les bas-dessus de Lully), mais a ouvert son spectre au fil du temps, finissant par aborder jusqu'aux chasses gardées des sopranes (les personnages de vierges et d'ingénues : Chimène, Salammbô, Erika... et même les apparitions, comme Groucha) ; même si la chose est moins évidente que pour le baryton, le vingtième siècle qui a tant mis le soupçon sur les voix aiguës et éclatantes a sans doute contribué à « normaliser » les voix moyennes en tant que « héros » (sopranes avec peu d'extension, mezzos, barytons...).

Le ténor, de la voix qui évoquait l'héroïsme à l'époque où l'on croyait au surnaturel, est progressivement devenu l'amoureux exclusif (statistiquement de plus en plus impuissant) ; son éclat, son caractère peu naturel (la voix de ténor se contruit plus loin après le passage, davantage pour des raisons de fascination des compositeurs et du public pour l'aigu que pour des raisons physiologiques...), sa place trop exemplaire dans les opéras du passé en ont fait au vingtième siècle un objet de soupçon, souvent traîtreux ou tourné en ridicule.
À€ cela s'ajoute la recherche de plus en plus évidente, à l'heure du cinéma(, des pubes racoleuses) et du DVD, d'un physique de jeune premier suffisamment en accord avec les idéaux du moment, qui rend les ténors largement indésirables (en moyenne plus petits, surtout ceux qui ont des aigus, et les plus dramatiques sont souvent les plus larges).

Le baryton, lui, n'est historiquement et techniquement qu'une émanation plus haute et moins sombre de la basse, avec une endurance supérieure dans le haut médium. Son caractère a épousé beaucoup de profils très différents, jusqu'à devenir aujourd'hui la voix privilégiée des compositeurs (et le plus souvent du public).

La basse, donc, a toujours évoqué les mêmes choses. Pour des raisons simples assez évidentes : du fait de leur ancrage très bas, elles sont moins souples, et ne peuvent pas rester longuement dans l'éclat aigu qui permet de mener un drame. Leur stature trop affirmée les rend aussi peu adaptées à l'expression des affects constrastés d'une action scénique : les timbres sont trop homogènes, l'assise trop solide pour cela (c'est aussi la raison, en plus de la traditionnelle transposition beaucoup trop basse, pour laquelle la voix de basse est de très loin la moins adaptée au lied).

Il s'agit réellement d'un problème technique : les voix graves (magnifiées par les voix de fumeurs mourants du cinéma) sont, au moins depuis le milieu du XXe siècle, considérées comme très valorisantes pour un homme, aussi bien du point de vue de la séduction que de l'affirmation de soi. A titre d'exemple emblématique, Nicolas Sarkozy avait suivi un entraînement avant son élection, pour transformer sa voix de ténor –€ en exaltant, assez habilement d'ailleurs, ses harmoniques basses. Cela avait beaucoup contribué au crédit de la mythologie du papillon et de l'homme nouveau qu'il cherchait à incarner.

On rencontrera donc essentiellement, depuis le baroque jusqu'au vingtième siècle :

=> Les pères, pour beaucoup de raisons : l'incarnation de l'autorité (particulièrement sensible au XIXe siècle, avec sa cohorte de patriarches bougons prohibant les plus innocentes amours), l'atrophiement des voix avec l'âge (évidemment, dans la réalité, les ténors deviennent des ténors sans aigus et certainement pas des basses), et d'une manière générale la représentation de la Loi, une sorte de point fixe de la norme sociale dans une histoire qui va souvent la défier ou la changer.

=> Les prêtres, exactement pour les mêmes raisons, que ce soit pour exalter leur sagesse mystique ou proclamer leur empire tyrannique.

=> Les conspirateurs, discrets, sombres, grondants, menaçants. Ici aussi, on réserve les basses à ceux qui n'éprouvent pas de tourments intérieurs sur leur statut. Les méchants les plus sanguins et paroxystiques sont réservés aux barytons –€ et les sales petites traîtresses aux ténors comme de bien entendu.

D'une manière générale, donc : tout ce qui est âgé ou incarne l'autorité (en particulier sacrée), que ce soit en bonne ou mauvaise part. Et aussi quelques méchants, en général ceux qui ne doutent pas.

À€ venir : les techniques et catégories de basse.
(Pour une fois qu'une nomenclature vocale est relativement claire !)

Mise à jour du 10 juillet 2013: la suite est arrivée, publiée ici.


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Commentaires

1. Le dimanche 8 juin 2014 à , par Sandrine

Encore un article tres intéressant, j´aime beaucoup les voix de basse .
Concernant la stature des gens, je confirme pour l´avoir vu et entendu chez pas mal de personnes qu´elle ne détermine pas le registre vocal : je connais des hommes mesurant plus de 180 cm qui sont barytons dont certains avec des timbres flirtant avec le ténor, tout comme il m´est arrivé d´entendre des barytons tres graves, avoisinant la basse dont la taille ne dépassait pas les 175 cm .
Il me semble qu´il existe toutefois une " constante" tres peu variable : au-dessus de 195 cm chez les hommes et au-dessous de 150 cm chez les femmes, on entend pour l´écrasante majorité des basses et des sopranos, en tout cas peu de ténors et peu d´altos .

Concernant le baryton-basse, le vrai, il s´agit plutôt d´une basse á l´aise dans la partie aigue de sa tessiture . Le timbre est nettement plus proche de la basse que du baryton "pur sucre", je pense á de chanteurs comme Van Dam, pour ne citer que lui .
Un baryton " franc", ce serait plutôt, á mon avis, Fischer-Dieskau que j´aime d´ailleurs beaucoup comme interprete de Schubert, même s´il lui est arrivé de chanter des rôles plus graves comme Scarpia .

Pourriez vous me dire s´il existe une réelle différence de tessiture, á l´origine, entre Don Giovanni et Leporello ? Lá aussi, il y a des variations dans les interprétations : j´ai entendu autant l´un que l´autre chanter par des basses, des baryton-basses, des barytons centraux et même plus aigus .

2. Le dimanche 8 juin 2014 à , par DavidLeMarrec

=> J'ai plutôt tendance à considérer l'inverse pour le baryton-basse : baryton avec extension grave. Les aigus sont trop sollicités pour être chantés par des basses, et ces rôles réclament en général un dégradé de couleurs peu présent chez les basses. Mais bien sûr, la proximité des tessitures rend les choses assez interchangeables, et on y trouve des basses avec un aigu éclatant (Theo Adam) comme des barytons avec beaucoup de grave (Thomas Stewart).

=> Oui, bien sûr, DFD est un vrai baryton. Mais Scarpia n'est pas du tout un rôle grave, bien au contraire. Pour des raisons évidentes d'impact, on le fait souvent chanter par des voix sombres, mais c'est un rôle de baryton plus haut placé qu'un baryton-Verdi, par exemple.

=> Quand Mozart a écrit Don Giovanni, je doute qu'il se soit réellement soucié de typologies fines. On peut simplement remarquer que Leporello (qui descend bien plus bas et monte un peu plus haut) réclame réellement une basse, tandis que Don Giovanni peut être interprété par tout type de voix (même un ténor à la rigueur – ce serait absurde, car dans ses mauvaises notes, mais on peut en revanche y mettre aussi bien un baryton clair qu'une vraie basse).
Ce qui ressort des rôles et que du fait du sillabando, des échanges, des sections bouffes et des éclats, ce ne doivent pas être des voix lourdes (donc si Don Giovanni est basse, basse chantante voire basse bouffe, mais pas basse noble). On peut donc jouer sur la gemellité (deux basses bouffes) ou au contraire sur la dissemblance (avec un Don Giovanni baryton-basse ou Kavalierbaryton).

3. Le dimanche 8 juin 2014 à , par Sandrine

Merci pour vos reponses . Donc, pour vous, le baryton-basse serait plutot l equivalent d une mezzo-soprano grave plutot que d une alto
aigu ?
Il est vrai qu au niveau du timbre, certains baryton-basses avoisinent de tres pres la basse, d autres les barytons .
On a toujours coutume de dire que Ramey est une basse en raison de ce qu il chante mais je me demande si sa voix de depart n etait pas plutot justement celle d un baryton-basse, voire d un baryton grave car
je n arrive pas a trouver chez lui la sonorite que l on entend chez un Siepi ou un Moll .

Don Giovanni serait donc en somne un role tres central, un peu un
equivalent,au feminin, d une Carmen ? Apres, il y a plutot la couleur qui joue selon le caractere du personnage que le chanteur veut mettre en avant .
Le tenor, c est Don Ottavio. Effectivement, un timbre tenorisant ne conviendrait ni a la tessiture ni au caractere de Don Giovanni : c est a peu pres comme si une soprano legere chantait Gioconda .

4. Le dimanche 8 juin 2014 à , par DavidLeMarrec

=> Van Dam se définit lui-même comme baryton-basse, mais c'est à mon avis un contresens : il a l'assise d'une basse chantante (avec peu de graves), et a eu dans sa jeunesse l'insolence aiguë du baryton (voir son Méphisto berliozien avec Solti, ou mieux encore, son Ourrias avec Plasson), mais il n'a jamais eu la noirceur, le grave (éteint dès le sol 1) ni le mordant requis pour chanter les rôles de baryton-basse.
Ses Hollandais et Sachs sont intéressants, voire séduisants, mais vraiment hors sol.

=> La comparaison ne fait vraiment pas sens, mais oui, c'est plutôt vers là que je pencherais. Cela dit, c'est une prise de position qui tient probablement plus de mon goût personnel que d'une réalité tangible : comme je vous le disais, les deux cas sont possibles.

=> Ramey était baryton-basse, et il a chanté des rôles dans les trois tessitures. J'aurais peine à déterminer s'il est plus baryton ou plus basse, tant il a excellé par-delà les différentes frontières, avec un aigu percutant et maîtrisé de baryton, mais une assise et un médium de basse.

=> Don Giovanni est bel et bien très central. Ça ne monte pas au-dessus du mi3, et je ne crois pas que ça descende sous le ré2 (en tout cas jamais sous l'ut2). La richesse mélodique et expressive du rôle ne peut qu'impressionner, dans une tessiture qui excède à peine l'octave !

=> Certains ont essayé des timbres clairs, voire ténorisants, dans Don Giovanni (Hagegård, Weisser, très probablement Holzmair et Morsch), et ça fonctionne plutôt très bien. J'avoue que je ne suis pas convaincu par les basses dans ce rôle, même s'il n'est pas impossible que dans la vision non-romantique de Don Juan, ce soit le type de voix qu'on ait pensé – sur le même patron que Lysiart ou Ruthven. Mais le texte de Da Ponte et surtout la musique de Mozart le rendent tellement sympathique...

5. Le lundi 9 juin 2014 à , par Sandrine

Bonjour David, merci pour vos réponses . Il y a effectivement des voix qui " flottent" entre deux tessitures et qui, de ce fait, sont impossibles á classer ou, plutôt, qui sont classables dans plusieurs catégories; la perception des auditeurs joue aussi : vous entendrez peut-être un baryton grave lá oú quelqu´un d´autre entendra une basse chantante; á vrai dire, j´avoue avoir du mal á différencier ces deux nomenclatures au niveau de l´audition; j´avais autrefois tendance á penser que la basse chantante était de couleur plus sombre mais ce n´est pas aussi simple car il existe de vrais barytons qui sont plus obscurs de couleur que des basses et qui chantent avec autant de brio des rôles réclamant les deux tessitures .

Du côté des basses illustres, l´on peut également citer Christoff ( une basse dramatique, peut-être) que j´aime beaucoup écouter .
Quant á Raimondi, il a toujours été un mystêre pour moi car il est passé de rôles barytonnants ( Figaro de Mozart) á des rôles de basse confirmée (Don Magnifico de Rossini); son timbre, cependant, ne me semble pas avoir l´assise d´une basse ou alors, d´une basse tres légere .

Don Juan, étant censé être un séducteur ( il essaie d´appâter toutes les femmes qui lui plaisent physiquement), l´on imagine mal un ténor chanter le rôle et encore moins un tenore di grazia; personnellement, je n´ai pas de préférence en ce qui concerne le baryton ou la basse dans ce rôle: un Don Giovanni basse, pour peu qu´il ait une couleur dramatique, évoquera d´avantage l´homme qui en impose tandis qu´un baryton fera d´avantage penser au coquin qui n´a
d´yeux que pour les femmes; apres, il s´agit lá aussi d´une perception tout á fait personnelle .

Petite question un peu HS mais finalement pas tant que cela : selon vous, Serge Lama est-il un baryton ou une basse aigue ? Il a, certes, principalement chanté de la variété mais s´est également essayé á du lyrique, je l´ai entendu chanter La Calunnia . Je sais, pour l´avoir écouté en interview, que sa voix parlée est particulierement basse mais quand même assez claire de timbre .

6. Le lundi 9 juin 2014 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Sandrine,

¶ Ce n'est pas la couleur qui différencie le baryton-basse de la basse chantate (en général plus claire, de toute façon), mais plutôt la technique d'émission et l'endroit d'assise du son. Ce sont donc des ressorts pas toujours facile à observer de l'extérieur, le chanteur et son prof sont sans doute les mieux placés pour en juger.

¶ Raimondi est un cas particulier, effectivement : il a l'étendue et la zone de confort de la basse, mais son timbre est extrêmement clair et il a chanté des rôles de baryton (Iago, même tard dans sa carrière !). Pour moi, une basse aiguë, claire, parce que la zone de confort est plutôt basse, et l'émission reste très « verticale » (on entend bien que les aigus viennent d'en bas et que ce n'est pas une partie stable de sa tessiture). Figaro de Mozart est une vraie basse, au demeurant, avec à de nombreuses reprises des fa1 qui structurent les ensembles. Don Magnifico est une basse bouffe déjà beaucoup plus barytonnante (centre de gravité haut et ça ne descend pas), d'ailleurs souvent tenue par des barytons (Corbelli par exemple, ou Dara dont le statut peut se débattre).

Il y a des cas encore plus bizarres, comme Karl Ridderbusch et Jules Bastin, basses profondes (ré 1 ultra sonore) dont l'aigu est celui d'un baryton (baryton héroïque pour Ridderbusch, et même baryton léger pour Bastin, à certaines époques de sa carrière !).

¶ Le ténor dans Don Giovanni, outre la question de confort (quitte à le distribuer à n'importe quelle voix, autant le faire pour des voix dont c'est la tessiture naturelle), ôterait la dimension métaphysique : on peut parfaitement avoir un séducteur plein de duplicité, mais l'homme qui fait sans ciller insulte à Dieu, le grand seigneur qui tombe de son faîte social ver sles Enfers, ça, ça manquerait à un ténor retors.

¶ Difficile à dire pour Lama : il a beaucoup plus de grave que la quasi-totalité des chanteurs de sa catégorie (même ceux à la voix rauque), ce peut aussi bien être un baryton solide qu'une basse chantante qui éclaircit le haut du spectre (comme Jules Bastin ou Roger Rico, en somme).

Je viens d'aller écouter sa Calunnia en ligne... effectivement, il semble avoir de la ressource en bas, probablement un matériau de basse, oui.

7. Le lundi 9 juin 2014 à , par Sandrine

J´ai entendu Dara dans Rossini, effectivement en Don Magnifico et en Taddeo : il me paraît tout de même plus pencher du côté de la basse que du baryton grave,
on le cite d´ailleurs assez souvent comme un archétype de la basse bouffe .

Concernant le rôle de Don Magnifico, je me demande s´il y a une réelle différence de centre de gravité avec Dandini car, par exemple, dans Un segreto
d´importanza, ils semblent au même diapason et ce sont deux rôles tout á fait interchangeables; d´ailleurs, pour ces deux cas, c´est d´avantage la capacité des artistes á faire ressortir le comique qui joue plus que le fait que ce soient des barytons ou des basses .

8. Le lundi 9 juin 2014 à , par DavidLeMarrec

Oui, clairement un archétype de la basse bouffe, mais quand on regarde la tête des rôles, ce sont quand même des barytons en fin de compte. Par ailleurs il a chanté Dandini, Bartolo, Taddeo, Geronio, qui sont généralement tenus par des barytons.

Dandini a beaucoup d'aigus, le rôle monte beaucoup au-dessus de la portée, c'est très sensiblement plus haut, incontestablement un rôle de baryton.

9. Le samedi 28 janvier 2023 à , par JUJU

Dire de Lama qu'il est un baryton, me parait excessif, il s'agit d'une basse baryton, avec des aigus assez nets, bien qu'à mon avis ils ne dépassent que très péniblement le sol majeur. Un vrai baryton, même un baryton basse, va aisément au sol. Raimondi dans Scarpia par exemple... Lama y va mais il atteint là son maximum.Pour moi c'est une basse baryton, ou basse chantante.

10. Le samedi 28 janvier 2023 à , par JUJU

@DavidLeMarrec Dara est une bouffe certes avec quelques incursions barytonesques (Taddeo, Bartolo), mais dans ces rôles là, son jeu d'acteur, compense ses difficultés dans les aîgus. Il n'a jamais voulu s'essayer dans Faltsaff, que certains baryton basse chantent aisément et pour cause, il le dit lui même dans un entretien à Diapason en 1995; " trop aïgu pour moi"

11. Le samedi 4 février 2023 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Juju,

Merci pour ces réactions !

Je trouve difficile d'essayer de classifier un chanteur amplifié (avec larynx haut et absence de couverture vocale) avec des catégories propres à l'opéra. En matière d'étendue, la voix de Lama me semble plutôt peu développée vers le grave (d'autant plus facilement accessible avec amplification, pourtant). J'y entends plutôt un baryton central et clair qu'une basse ; le fait qu'il n'atteigne pas les mêmes aigus est normal, on ne peut pas monter aussi haut en voix pleine sans basculer en fausset, à moins d'outils spécifiques (et même le belting a ses limites – technique que n'utilise que marginalement Lama). Je n'entends vraiment pas l'étoffe d'un timbre et d'une extension de basse, chez lui.

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