Carnets sur sol

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[Vidéos] Intégrale Bach sur clavecins historiques


L'intégrale proposée sur son site par la Cité de la Musique a de multiples avantages :

=> Elle est réalisée intégralement en vidéo, et assez bien filmée (on voit les doigts et les instruments, de façon mobile mais pas trop hystérique).

=> Elle réunit bon nombre des meilleurs clavecinistes vivants : Béatrice Martin, Benjamin Alard, Jean-Luc Ho, Olivier Baumont, Pierre Hantaï, Blandine Rannou, Bob van Asperen... Les autres, que j'aime moins, ont leur célébrité aussi (Staier, Frisch, Cochard qui a tellement progressé, le pionnier Moroney...). J'aurais dû choisir des noms, je n'aurais certainement pas mieux fait.

=> Elle utilise les instruments historiques (ou reconstitués) du Musée de la Musique, ce qui nous vaut par exemple d'entendre la projection très franche d'un clavicythérium (§ 5.1) dans le concert de Jean-Luc Ho. Les rares reconstructions étant peu probantes, c'est là un exemple précieux. Par ailleurs, les clavecins empruntés au Musée sont en général de magnifiques instruments, parmi les plus beaux qu'on puisse trouver ; et comme pour l'orgue, cela a une influence décisive pour un instrument dont l'interprète ne maîtrise pas les dynamiques et ne peut créer le timbre !

http://www.citedelamusiquelive.tv/Selection/Integrale-Bach.html


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Commentaires

1. Le jeudi 13 mars 2014 à , par Jérémie

:-D

2. Le vendredi 14 mars 2014 à , par Dav' le brave

Bonjour David. Peux-tu me dire quel est le rappel de Céline Frisch ? Je crois que c'est de François Couperin, mais alors quel est son titre et de quel ordre ?

3. Le samedi 15 mars 2014 à , par DavidLeMarrec

Bonjour Dav'... je suis allé écouter. Très caractéristique en effet, peut-être plus Louis Couperin ou Jacquet de la Guerre, où l'on trouve des majestés dans le grave de l'instrument, très proche de celui-ci. Ça me paraît un peu forme pour du Français Couperin, en fait ; mais on est bien dans ce style et cette période.

J'ai un peu cherché ce que ce pouvait être, dans un corpus tout de même très homogène, mais je n'ai pas trouvé. En revanche, vous pouvez essayer la Chaconne l'Inconstante chez Jacquet de la Guerre, ou certaines allemandes et chaconnes chez Louis Couperin, on y retrouve le même genre de plaisir. Mais je ne peux pas te dire ce que c'est exactement... il y a tellement de pièces, et sur des schémas voisins !

En tout cas, magnifique, très bien interprétée d'ailleurs (moi qui n'aime pas trop Frisch d'ordinaire)... et puis sur quel Hemsch, bon sang !

4. Le samedi 15 mars 2014 à , par Dav' le brave

En fait, lorsque Céline Frisch jouait l'Ouverture à la française de Bach pendant le concert, je me suis fait la réflexion que ça ne lui allait pas. Et j'ai pensé quel dommage, avec son jeu si fluide, qu'elle n'ait pas encore enregistré du François Couperin. Donc quand j'ai entendu le bis, je me suis dit c'est le grand Couperin. Et j'ai été conquis.

De Couperin je ne possède qu'un disque d'Olivier Baumont et passé les premiers morceaux je n'accroche plus, je trouve son jeu trop raide et sec. J'ai assisté aussi en 2012, au Festival Comme l'eau du temps, à un concert à l'auditorium du conservatoire de Brest, avec le claveciniste Bertrand Cuiller jouant F. Couperin notamment, et Louise Moaty à la scénographie avec sa lanterne magique qui projetait des images peintes. C'est sûrement de là que je garde ce aspect rêveur et poétique de la musique de Couperin, que j'ai cru retrouver sous les doigts de Céline Frisch.

Merci pour les pistes que tu me proposes d'explorer. C'est encore tout un répertoire à découvrir.

5. Le samedi 15 mars 2014 à , par DavidLeMarrec

Je me dis en entendant ce Couperin qu'elle devrait utiliser des clavecins plus généreux en harmoniques... généralement, elle utilise des instruments un peu aigrelets, et effectivement, sa conduite assez légère de la ligne est mieux mise en valeur avec une grande assise. Et j'ai aussi l'impression, tout simplement, que c'est infiniment mieux phrasé qu'il y a quelques années.

J'adore Baumont, là-dedans comme ailleurs. Mais si tu veux plus de souplesse, tu peux essayer Verlet ; je trouve le son de ses clavecins trop généreux et captés de très près par Auvidis, ce qui est un peu lassant sur la durée, mais pour le rubato à la française, tu trouveras difficilement plus sophistiqué. Sinon, plus proches d'une juste mesure, il y a Cummings & Ichise chez Naxos, ou Spieth. Pour le côté rêveur et hors du temps, l'album de Rannou est étonnant et très séduisant.

6. Le mardi 18 mars 2014 à , par vavou

En guise de bis, Céline Frisch a joué La Garnier de Couperin

pour ce qui est e son phrasé, moi j’adore. Si vous avez aimé le bis, Je vous invite a écouter on disque RAMEAU, il et juste colossal !
http://www.outhere-music.com/fr/albums/pieces-de-clavecin-alpha-134


7. Le mercredi 19 mars 2014 à , par DavidLeMarrec

Bonsoir Vavou,

Merci beaucoup ! Dav' avait donc vu juste. Je me la suis prestement écoutée par Ross (pour me faire du mal), Rousset et Gilbert, et effectivement, l'élégance supprême de Frisch saute aux oreilles. Déjà, l'ornementation est totalement intégrée au discours, ce qui est un avantage remarquable, et puis les quantités de chaque mesure sont tellement évidentes, discursives, poétiques...

J'avais été assez frustré par son album d'Anglebert, mais je viens de survoler son disque Rameau sur vos conseils, ça semble merveilleux – les mêmes qualités de ce Couperin. Dommage qu'il ne contienne pas, hors la première Suite en la, les pièces les plus intéressantes. Me voilà contraint de réviser absolument mon confortable sentiment d'indifférence sur cette artiste... Malheureusement, il semble y avoir peu de choix (à part Bach, qui n'est vraiment pas ma priorité), il va falloir chiner dans les bandes radio.

Merci !

8. Le vendredi 21 mars 2014 à , par vavou

je connais moins bien son d'Anglebert . C'est peut être un peu raide et trop sage ? c 'est ça?
...encore que ce n'est pas un jeu raide qu'elle propose le plus souvent.
à dire vrai, je confesse avoir un peu de mal avec ce composeur d Anglebert ...
un peu spécial pour mon oreille formatée aux musiques plus récente.

9. Le samedi 22 mars 2014 à , par DavidLeMarrec

Un peu raide, oui, et puis un clavecin aigrelet et des phrasés assez peu généreux. Pas du tout indigne, mais eu égard à sa réputation, j'étais déçu. M'étant peu intéressé à ses Bach, je m'aperçois que j'ai finalement dû assez peu l'entendre – ce qui explique, à défaut d'excuser, mon erreur de jugement.

10. Le dimanche 23 mars 2014 à , par Dav' le brave

Youpi ! Merci vavou. Mais j'ai honte parce que ce morceau figure sur mon disque d'Olivier Baumont. Comme je l'ai dit, ce disque ne me plaît pas beaucoup. Quelque chose me dit que Céline Frisch nous prépare un disque Couperin. Elle ne peut pas le laisser de côté plus longtemps. J'ai écouté son Rameau et en garde un bon souvenir.

J'ai aussi écouté ses Variations Goldberg depuis mon précédent commentaire et je me les repasse très volontiers. Les Goldberg c'est une question de perception de la durée. Si c'est génial comme avec Glenn Gould, je peux avoir l'impression qu'elles durent vingt minutes. Avec Céline Frisch ma perception est plus conforme à la durée réelle de l'œuvre, tout en restant inférieure, et ça se passe très bien. Pas si évident pour moi à l'écoute d'un clavecin en solo.
...
Bon, me direz-vous, cette histoire de perception de la durée, c'est valable pour n'importe quelle œuvre pendant laquelle on est susceptible de s'ennuyer. :D

11. Le dimanche 23 mars 2014 à , par DavidLeMarrec

Non, c'est très vrai : quand j'ai écouté les cinq premières variations, j'ai souvent l'impression d'avoir patienté une heure... Je ne suis pas un fanatique de la forme variée, il faut dire, et au piano on peut travailler les dynamiques, à la guitare on peut en plus jouer des textures (Rodarmer et Yamashita sont épatants), mais au clavecin, c'est vraiment compliqué.

C'est pourquoi j'aime beaucoup Rannou, qui en adjoignant toutes sortes d'agréments, rend le discours plus souple et varié. Ou Landowska et sa registration folle. Mais c'est possiblement parce que je n'aime pas assez l'œuvre.

12. Le dimanche 23 mars 2014 à , par Dav' le brave

Ma remarque n'était pas innocente et je savais que tu y répondrais. :)
Moi aussi pendant longtemps je m'en tenais souvent aux premières variations tout en ayant une admiration pour l'œuvre, parce qu'elle m'avait ému quelques fois, surtout la première en voyant Glenn Gould penché sur ce piano en studio.

Mais récemment j'ai franchi un palier dans ma perception et j'ai écouté plusieurs versions entièrement. Je me la réserve un peu comme le voudrait la légende, pas encore pour m'endormir, mais pour me reposer à certains moments. C'est une œuvre horizontale.

13. Le mardi 25 mars 2014 à , par DavidLeMarrec

Pas sympa de me faire confesser mes infirmités musicales en public. :)

C'est pareil pour les Diabelli. Même pire : je trouve la composition moins dense, et on ne peut pas s'amuser à l'écouter pour accordéon et mandoline scordatura.

Effectivement, ce dernier Gould, ou quelques lectures particulièrement intenses (même si je reviens toujours aux versions pour guitare, j'aime beaucoup le romantisme de Perahia là-dedans), peuvent me permettre d'aller plus loin dans le cycle. Mais passé un certain moment, je n'y éprouve plus vraiment de plaisir – et quel est l'intérêt, alors, dans la mesure où j'ai déjà écouté l'œuvre en entier, lu la partition, et vois plus ou moins de quoi il retourne ?

Mon intérêt s'est davantage accru pour l'Art de la Fugue que pour les Goldberg. Pas tant pour les hallucinants processus de composition – que, comme toutes les virtuosités, je trouve finalement un peu vains – que pour le potentiel musical, qui séduit toujours davantage au fil de son dévoilement.

14. Le mardi 5 août 2014 à , par vavou

je trouve les variations au final plus "écoutable" que le Bach du Clavier Bien Tempéré
Les pièces du CBT sont surtout destinées à l'entrainement, l’apprentissage, plus qu' à l'écoute in extenso.
C'est un peu comme si au lieu de parler d'un livre, d'une nouvelle, on parlait de toute la production d'un écrivain.

Ames oreilles les variations G sonnent comme un long roman...avec des passages qui me plaisent, et d'autre moins.
Alors qu'écouter le Clavier BT juste le premier livre, d'une seule traite, assis sur mon canapé j'ai du le faire une ou deux fois ...pas plus .

j'aime par dessus tout la version pour ORGUE enregistrée par LOUIS THIRY
l'a connaissez vous ?
a +, vavou


PS:sinon, Gould /variations G....c'est marrant...mais pas plus.
Il parle d'un sujet dont il n connait pas du tout l'esthétique. J'aime juste quelques passages totalement lunaire...mais ce pianiste abordant Bach, semble vraiment parler un langage musical qui lui est étranger.

15. Le mercredi 6 août 2014 à , par David Le Marrec

Bonsoir Vavou !

Un peu plus qu'un cahier d'exercices tout de même. Mais je suis d'accord, les disques induisent souvent une regroupement des pièces de même genre, alors qu'elles sont plutôt prévues pour être jouées isolément. À part des cas particulier comme Préludes de Chopin ou les Études d'exécution transcendante, qui sont conçus comme un tout assez opérant en concert, on gagne à séparer ces pièces et à ne pas forcément écouter à la suite tout le corpus.

D'ailleurs, la progression strictement chromatique du WTK se prête assez mal à une exécution naturelle, contrairement à la progression par quintes (et relatives mineures) de Chopin.

--

J'avoue souvent me lasser vite dans les Goldberg, le principe de la variation lui-même interdit la dramaturgie et les modulations, il faut vraiment qu'elles aient quelque chose de particulier pour m'intéresser — et ce quelque chose, je le trouve justement avec un supplément de danse comme les chaconnes ou un supplément dramatique comme dans certains finals romantiques (Brahms 4, Rott…).

J'aime assez Gould là-dedans ; même si je privilégie plutôt les versions hors-cadre : Rodarmer et Yamashita à la guitare, Finch à la harpe, Väyrynen à l'accordéon… ça reste l'une des versions pour piano auxquelles je reviens le plus (avec Perahia, Koroliov, Jandó). Effectivement, il n'a pas grand rapport avec l'esprit d'origine, mais il parvient à recréer une clarté des lignes qui, finalement, sert la musique plutôt qu'elle ne la brouille sous ses idiosyncrasies.
(Les autres compositeurs ne sonnent pas forcément plus légitimement sous ses doigts, de toute façon.)
Pour Bach, ma limite est vraiment dans les concertos « pour piano », là, Gould, ce n'est pas possible.

--

Effectivement, la version de Thiry est merveilleuse, toute de clarté, registrée avec une parfaite sobriété, exceptionnellement virtuose et très bien captée. C'est une excellente référence (beaucoup plus convaincante que la lecture plus conventionnelle de Desenclos).


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