Sur la baisse de niveau
Par DavidLeMarrec, dimanche 2 mars 2008 à :: Vaste monde et gentils :: #879 :: rss
Publié en commentaire chez Authueil.
La baisse du niveau artistique est une illusion propre à chaque époque, et elle s'explique assez aisément.
- D'abord par la formation de ceux qui sont en mesure de commenter : ils ont été formés dans un climat culturel antérieur, qui leur sert d'étalon.
- Ensuite par la sélection qu'opère la postérité. Les livres unanimement jugés médiocres ne sont plus réédités, les tableaux dépréciés ne sont plus vendus aussi cher, les compositions secondaires ne sont plus redonnées en concert. Seul le dessus du panier (pour de bonnes ou de mauvaises raison) a eu les honneurs du disque ou du DVD.
En plus de cela, notre mémoire sélectionne ce que nous avons vu. Du coup, on a légitimement cette impression, mais elle n'est pas fondée. Les considérations sur l'Age d'Or du chant, pour prendre un exemple fameux, oublient que nous ne connaissons qu'une poignée d'artistes de l'époque : les plus en vue.
Si, en effet, chez les tout récents, je n'ai pas énormément d'auteurs d'ouvrages français à me mettre sous la dent (je vais généralement voir ailleurs), côté composition, la liste serait infinie : Sacre, Damase, Gaigne, Mantovani, Pécou, Campo, Boulez, Florentz, Dutilleux, Pesson, Gagneux, Amy, Dalbavie, Mâche, Cavanna...
Après, je ne parle pas du fond de l'affaire, je pense que la question de l'argent public, culture ou pas, mériterait surtout d'être soigneusement vérifié pour chaque branche (les courriers inutiles dans les administrations, les services fantômes, etc.). On économiserait beaucoup sans léser personne. Et nul doute que dans le milieu culturel, ces niches inutilement dorées existent comme partout ailleurs.
Ajout inévitable :
Pour le niveau scolaire, il y a cependant d'autres critères, plus objectifs, qui entrent en jeu. Le niveau a augmenté dans le sens où l'ensemble de la population manifeste à des degrés bien plus élevés qu'autrefois une éducation de base.
En revanche, il a objectivement baissé lorsqu'on pense qu'un bachelier du début du vingtième siècle devait soutenir un oral en latin... Mais cela ne concernait qu'une infime minorité.
On peut ensuite discuter sur ce qui vaut mieux, mais c'est moins clair que pour l'art, à ce qu'il m'en semble.
Commentaires
1. Le jeudi 6 mars 2008 à , par HerrZeVrai
2. Le jeudi 6 mars 2008 à , par DavidLeMarrec :: site
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