Opéra de Bordeaux, saison 2008-2009 - A, les opéras - 3, Puccini (Tosca)
Par DavidLeMarrec, vendredi 9 mai 2008 à :: Disques et représentations :: #949 :: rss
Tosca
Distribution A : 22, 25, 27, 30 janvier et 3 février 2008
Distribution B : 23, 26, 29, janvier et 2, 4 février 2008
Mise en scène : Anthony Pilavachi
Direction musicale : Kwamé Ryan
Floria Tosca : Catherine Naglestad (A) / Claire Rutter (B)
Mario Cavaradossi : Alfred Kim (A) / Bryan Hymel (B)
Scarpia : Jean-Philippe Lafont (A) / Peter Sidhom (B)
Il Sagrestano : Jean-Philippe Marlière
Spoletta : Antoine Normand
Cesare Angelotti : Yuri Kissin
Sciarrone : Pascal Wintzner / David Ortega (en alternance)
Un geôlier : Bernard Mansencal / Loïck Cassin (en alternance)
Maîtrise du Conservatoire de Bordeaux Jacques Thibaud
Chœur de l’Opéra National de Bordeaux
Orchestre National Bordeaux Aquitaine (ONBA)
La reprise d'une production très appréciée (nous n'y étions pas), très classique, qui respecte scrupuleusement les indications spatio-temporelles du livret. L'oeuvre en elle-même n'a plus à être présentée, un standard extrêmement dramatique, tout à la fois violent et très lyrique, une très grande réussite théâtrale et musicale.
Dans le rôle-titre vont alterner deux sopranes aux voix très « construites », robustes, pleines.
Catherine Naglestad tient un répertoire d'Alceste (Gluck) à Salomé (R. Strauss), avec des éloges assez unanimes. Tout récemment, Salomé et Tosca (cette saison-ci) à l'Opéra de Paris, mais nous n'avons pas entendu. Dans Alceste, la langue française était malheureusement extrêmement « neutralisée » ; non pas fausse, mais comme gommée. En revanche, vocalement, assez glorieux, on l'imagine pleine d'aisance et de force en Tosca.
Claire Rutter est plus spécialiste de la musique du premier vingtième britannique, avec, également, une voix très homogène et bien placée, avec déjà plusieurs disques à son actif.
En Scarpia, on entendra, au choix, le Peter Sidhom ou l'indédoulonnable Jean-Philippe Lafont, donc il faut attendre une interprétation pas forcément soignée vocalement, mais très engagée et indubitablement d'une grande solidité. Une valeur sûre avec ses forces et ses limites.
Jean-Philippe Marlière, voix claire, élégance incarnée, devrait donner un Sacristain plus aristocratique qu'à l'accoutumée, à moins qu'il ne force son talent, ce qui est également une probabilité.
Enfin, pour Kwamé Ryan, on ne sait trop à quoi s'attendre : l'opacité un peu pâteuse de sa Cléopâtre de Berlioz, le débraillé pas très gracieux de sa Cinquième de Tchaïkovsky ou bien la limpidité alerte de son enregistrement de la Neuvième de Schubert ? Il est trop tôt, en tout état de cause pour se faire une religion sur les résultats de sa collaboration régulière avec l'ONBA - mais avoir un directeur musical permanent ne peut être que bénéfique, quels que soient les choix opérés. Rendez-vous dans quelques années.
Une production à recommander aux néophytes - et suffisamment bien distribuée pour faire déplacer les autres.
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