[fragment] Joseph Guy ROPARTZ, Le Pays (1912)
Par DavidLeMarrec, vendredi 8 mai 2009 à :: Opéras français d'après le romantisme - Intendance - L'horrible Richard Wagner :: #1234 :: rss

On emprunte ce découpage très pertinent de la Tempête de Waterhouse, riche pourvoyeur d'illustrations sur beaucoup de sujets peu pratiqués picturalement (à défaut de bon goût), au site Classiquenews dans son article annonçant les représentations du Pays. Il masque en effet le bateau en train de faire naufrage pour ne conserver que l'insulaire rousse qui contemple la débâcle, quasiment l'équivalent exact du dénouement...
Impressionnant dans cet unique opéra de Ropartz comme le propos musical, en particulier rythmique, rappelle Tristan et Isolde. Ce n'est pas de l'imitation comme chez Chausson (Symphonie et surtout Roi Arthus) ou dans le Fervaal de D'Indy, c'est une véritable imprégnation-recréation. Qui se voit très nettement à la lecture de la partition, jusqu'à l'allure générale des groupes écrits. Très impressionnant, oui.
Le poème dramatique de Charles Le Goffic, en revanche, est assez faible, et sans grand rapport. La nouvelle « L’Islandaise » qui inspire Ropartz, tirée du recueil de nouvelles Passions Celtes, se fonde sur la tendance historique de marins bretons à construire un foyer éphémère en Islande. Peu d'action, et aussi beaucoup de scènes prosaïques où, littéralement, on sert la soupe.
Dans une volonté de poésie, beaucoup de choses se passent hors scène, via la contemplation du personnage présent sur scène, y compris pour le dénouement. De ce fait, il y a beaucoup de travail intéressant à réaliser pour un metteur en scène (la simple littéralité tuerait tout).
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La résurrection proposée par Timpani [1] est très belle orchestralement (les bois et cordes du Philharmonique de Luxembourg sont toujours aussi beaux...), et très confortable à écouter. Il faut simplement être un peu assidu au livret ou à la partition, parce que la diction de Mireille Delunsch n'est pas à son meilleur - et, il faut bien le reconnaître, tout fanisant qu'on puisse être, l'ingénuité assez considérable de Kaethe [2], ne lui sied ni vocalement, ni psychologiquement.
[Si on veut faire une phrase de critique pour parler du reste, qui n'est pas notre propos : Gilles Ragon n'apparaît ni séduisant ni raffiné, ce qui n'aide pas non plus, et ne reste que le troisième personnage, tenu par Olivier Lallouette, pour assurer de façon convaincante la stabilité tendre et bougonne de l'autorité paternelle.]
[On vous épargne aussi la pochette, particulièrement hideuse.]
A défaut d'être le meilleur opéra de son époque (ce serait plutôt Polyphème de Cras...), c'est une oeuvre extrêmement intéressante, qui gagne beaucoup à être suivie partition en main pour profiter pleinement de ses raffinements - dramatiquement, l'objet a peu de relief.
En tout cas quelque chose de vraiment singulier, à défaut d'être majeur.
Commentaires
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