Comprendre Lang Lang
Par DavidLeMarrec, vendredi 3 juillet 2009 à :: En passant - brèves et jeux :: #1301 :: rss
Beaucoup de choses en préparation, et une notule un peu vaste qu'on souhaitait laisser lire paisiblement aux lecteurs de CSS.
Aussi, pour ce soir, ce sera amusette au programme.
Pianiste qui fut très mal accueilli par la critique lors de son intrusion dans les plus grandes salles d'Europe, par ailleurs (inexplicablement) protégé par Barenboim. On a soupçonné Deutsche Grammophon, peut-être pas sans fondement, de compter sur le marché national chinois pour y vendre cette fierté locale, quitte à dépiter un peu le public euro-américain, qui n'aura qu'à se ruer sur le dernier disque aventureux de l'intrépide Maria João Pires, qui désormais a non seulement Mozart et Chopin à son répertoire, mais jusqu'à Beethoven.
Ou, pour les plus chics, investir dans le fonds Pollini.
Devant le déferlement de haine qu'il suscita chez les critiques-juges, il avait tout pour inspirer la sympathie et l'indulgence ; et force est d'avouer qu'en dépit de la meilleure volonté du monde, il est difficile de trouver une demi-once de musicalité dans cet implacable abattage de touches par ces effrayants doigts-maillets et cette imagination peu poétique.
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Cette vidéo est très éclairante sur le fonctionnement de Lang Lang.
Il semblerait que l'enfant ait trouvé une stratégie pour assumer ce travail colossal, celle d'un univers ludique où le contact avec le piano est comparable celui du joystick : une pression, un effet ; et la magie de la réussite. Avec manifestement une quantité d'images enfantines qui, aujourd'hui, l'assaillent lorsqu'il interprète. Le succès aidant, il a, et on dirait sans forcément comprendre pourquoi, comme une joie naïve d'être reconnu, au point de poursuivre par reconnaissance.
Ce n'est bien sûr que l'impression extérieure, pas une tentative de psychanalyse sauvage à distance derrière mon comptoir de papoteur du Café aux Lutins. Mais il semble bien, en tout cas, que Lang Lang, plus qu'il n'interprète, joue, au sens le plus naïf du terme. Cela explique peut-être cette négligence stylistique et aussi cette fascination pour la rondeur de l'objet fini. Cet acharnement joyeux.
L'ivresse de produire de la difficulté brute, mais aussi l'ivresse de la récréation permanente.
Dans le genre, je concède avoir plutôt un faible pour le talent chorégraphique de Chico Marx, avec lequel je propose de conclure, mais ces extraits permettent peut-être de mieux comprendre l'approche assez spécifique de Lang Lang vis-à -vis de son instrument. Ce n'est pas tant le phrasé que la fascination pour la production mécanique du son qui semble l'emporter dans son émotion.
Commentaires
1. Le dimanche 5 juillet 2009 à , par Papageno :: site
2. Le dimanche 5 juillet 2009 à , par DavidLeMarrec
3. Le dimanche 5 juillet 2009 à , par Morloch :: site
4. Le dimanche 5 juillet 2009 à , par DavidLeMarrec
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6. Le dimanche 5 juillet 2009 à , par Morloch :: site
7. Le dimanche 5 juillet 2009 à , par DavidLeMarrec
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