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Joseph HAYDN – La Création, en français – Le Palais Royal, Sarcos


Assisté gracieusement à une répétition au Lycée d'État Jean Zay (extraits orchestraux et choraux), puis au concert (avec mes petits sous) dans la salle néo-égyptienne de l'ancien Conservatoire de Paris.

Capté par Radio Classique et disponible à la réécoute sur leur site.

L'ensemble Le Palais Royal est un objet singulier : son modèle économique est fondé sur l'ouverture aux partenariats extérieurs, donnant des concerts de prestige dans des cadres privés, participant à des initiatives pédagogiques. Mais, contrairement aux autres orchestres de ce type, ce n'est pas un ensemble de cacheton, dans la mesure où son positionnement musical est également singulier.
    Sur l'apparence d'abord : soin particulier aux habits de scène, instrumentistes debout, chœur qui chante par cœur ; mais aussi sur le son, très typé, d'une verdeur qui fait entendre à nouveau, à l'heure où les versions sur instruments d'époque sont devenus une norme assez policée, l'originalité de ces timbres naturels.

Par ailleurs, Jean-Philippe Sarcos semble assez doué pour les relations avec l'extérieur : outre ses talents d'orateur (aisément audible sans micro dans une grande salle, capable de présentations denses et limpides, accessibles à tous), il a tout de même obtenu depuis trois ans la résidence dans la prestigieuse salle de l'antique Conservatoire, désormais au sein du Conservatoire d'art dramatique et rarement dévolue à la musique hors quelques récitals chambristes, mais où l'on créa les symphonies de Beethoven pour la France, ainsi que la Fantastique de Berlioz !

Cette fois-ci, il proposait judicieusement Die Schöpfung de Haydn, mais dans sa traduction française de Joseph-Alexandre de Ségur, réalisée pour sa création en France – selon le logique vœu de Haydn, en faveur d'un texte sacré intelligible pour tous.
Le résultat a évidemment l'avantage de faire ressentir cette musique et ces situations de façon beaucoup plus directe et naturelle, dans une traduction élégante : un beau succès.

L'orchestre n'est pas irréprochable (les jeunes gens qui peuplent majoritairement l'ensemble sont encore dans les études, ou partagés entre plusieurs obligations pour payer leurs charges) sur le plan du détail (justesse des cordes pas toujours parfaite), mais le flux d'ensemble dénote une discipline et une générosité de premier plan : les scories ne sont absolument pas, comme dans les ensembles de cacheton, le symptôme agaçant d'un manque d'implication.
Quant au chœur, constitué de voix individuellement relativement modestes, il énonce, presque miraculeusement, un français parfait, très intelligible et naturel – alors que pour certains d'entre les chanteurs, il n'en va pas ainsi lorsqu'ils chantent tout seuls !  Belle préparation.

Côté solistes, découverte de deux chanteur étonnants :
Sévag Tachdjian, copie conforme de Jérôme Varnier (moins puissant cependant), même physiquement ; voix profonde, grain prégnant, élocution souveraine ;
Omo Bello, dont je me demandais un peu la cause de la célébrité, considérant les imperfections techniques qui demeurent ; son histoire est bien sûr très touchante, et j'y vois surtout un très grand potentiel. La voix, au naturel, me semble avoir un potentiel de largeur bien supérieur à ce qu'on entend, équilibré mais totalement émis en bouche, si bien qu'elle est très vite couverte, même par un ensemble sur instruments naturels : si elle ouvrait les résonateurs supérieurs, elle ferait beaucoup de bruit et parcourrait une tessiture encore plus grande (pour chanter comme elle le fait avec ce handicap-là, elle a assurément de très gros moyens qui gisent derrière).
Rémy Mathieu comme d'habitude aisé, impeccable.

Très belle soirée, un ensemble qui gère très adroitement les événéments. La répétition pédagogique au lycée était aussi, dans son genre, très accessible et appétissante.


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